Ethan Murrow, paysages construits

Par Camille Tallent

EXPOSITION // Les dessins grand format de l’artiste américain Ethan Murrow nous transportent dans un imaginaire pittoresque et absurde, en noir et blanc.

Le Vermont, dont Ethan Murrow est originaire, est un État d’Amérique réputé pour sa nature omniprésente, ponctuée de lacs, couverte de forêts et de grandes étendues. À en croire le texte de présentation de l’exposition Hankering for the Past et les paysages de ses dessins au crayon, l’atmosphère et les décors de cette région ont marqué le travail de l’artiste présenté à La Galerie Particulière.

Les dessins d’Ethan Murrow sont administrés par un jeu subtile de composition et de mise en abyme. Les paysages sont souvent remisés à l’arrière-plan ou disposés afin de créer un enchevêtrement de perspective(s). L’esthétique de ces décors emprunte directement son vocabulaire à la peinture de paysage des romantiques du XIXe siècle et de certains maîtres de l’histoire de l’art. La dramaturgie des monts d’Expension ne sont pas sans rappeler certaines toiles de Caspar David Friedrich ou de Peder Balke. Aussi, la monochromie du crayon d’Ethan Murrow comporte l’austérité graphique que l’on retrouve chez Millet, notamment dans le tableau Des glaneuses (1875).

Dans une mise en scène irrationnelle teintée de poésie, ces paysages — parfois littéralement délimités — sont les objets de contemplation de personnages le plus souvent assignés au premier rang (The Commonplace). Dans ce dialogue anachronique et allégorique, Ethan Murrow propose des « paysages magnifiques tant ils apparaissent tels que dans le passé ». Entre histoire et fiction, Ethan Murrow construit l’histoire d’un temps fantasmé et nostalgique. //


Ethan Murrow //
Exposition Hankering for the Past jusqu’au 20 janvier 2016 at La Galerie Particulière
16 rue du Perche 75003 Paris
www.lagalerieparticuliere.com


Ethan Murrow, paysages construits