4 questions à Sirine Ammar

Propos recueillis par Lola Grunwald

INTERVIEW // L’artiste Sirine Ammar présente sa première exposition personnelle à la Galerie du Crous à Paris, en collaboration avec la commissaire d’exposition Guslagie Malanda. La plasticienne modèle l’image comme une matière, un corps qu’elle décompose et déforme. Ses photographies, ses collages deviennent des couleurs, des sculptures, des pièces gourmandes et voluptueuses. Le jeu des volumes, entre légèreté et masse, abondance et vide, redéfinit l’espace et transpose le spectateur dans un parcours-territoire où chaque œuvre est inscrite, incrustée. Une invitation solaire et sensuelle à toucher du regard, à approcher, à effleurer « les possibilités d’un relief ». Une œuvre organique, vibrante et architecturale.

  • Photographies, collages, sculptures… De quelle manière tes pratiques multiples s’entrecroisent-elles ?

Sirine Ammar : J’ai commencé par la sculpture, toujours avec un travail documentaire de photos en parallèle. Puis, au fil du temps, je me suis demandée comment ces images pouvaient aussi prendre de l’épaisseur et devenir des matières, des sculptures, des volumes.   

  • Tu investis les 160 mètres carrés de la Galerie du Crous, un projet d’exposition majeur où tu présentes des pièces « design », notamment des coussins et une chaise longue. Tes aspirations artistiques ont-elles évolué ?

Sirine Ammar : Mes aspirations n’ont pas changé. Simplement, j’ai fait le choix de mêler mes références de design à celles artistiques et arrêté d’en privilégier une plutôt que l’autre. J’ai toujours eu un intérêt fort pour le design, je collectionne des objets et suis en permanence au contact de designers : je ne travaille pas dans des ateliers mais dans des fab-labs. C’est important que ma fascination envers Gio Ponti rencontre celle pour Richard Deacon, par exemple.

  • Tu te plais à parler de « motif ». Cela fait-il part de ton geste artistique ?

Sirine Ammar : La question du motif est importante. C’est à la fois l’abstraction et l’ornement. Il représente la notion du décoratif et la place qu’occupe les formes abstraites dans mon travail. 

  • En quoi le rôle du commissaire d’exposition est-il important dans ton travail

Sirine Ammar : Pour moi il n’y a pas d’exposition sans commissaire. Un artiste n’a pas le recul nécessaire sur son travail. C’est un échange essentiel qui permet d’amener une cohérence, une vision globale et des choix de mise en espace. Je confie mes créations à une personne apte à en faire une exposition. //


Exposition La possibilité d’un relief by Sirine Ammar
Jusqu’au 18 mai 2019 at Galerie du Crous
11 rue des Beaux-arts 75006 Paris
www.culture-crous.paris.com


Vues de l’exposition La possibilité d’un relief by Sirine Ammar at Galerie du Crous, Paris 

 

 

 

 

4 questions à Sirine Ammar
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