La FIAC inaugure sa première édition digitale sur le concept des “online viewing rooms” qui fleurissent depuis quelques mois. Pour l’occasion, The Steidz a sélectionné dix pièces qui se font remarquer par leur esthétique hybride, déviante, singulière.
Exposée sur plateforme digitale, cette nouvelle édition de la FIAC multiplie les pièces d’exception en faisant la part belle à la création contemporaine. Parmi elle, on notera une vague de sculptures, dont les petits formats de Nevine Mahmoud et de Sarah Lucas qui réinventent la notion de fétiche et s’attribuent une certaine préciosité par leur présentation auto-suffisante. À échelle plus notable, ce sont les œuvres de Paolo Canevari et de Mungo Thomson qui signent des associations a priori incompatibles : l’une se fait cadavre exquis d’un pneu et d’une aile d’ange déchu tandis que l’autre substitue l’image de couverture d’un numéro du Time par un miroir — offrant ainsi un moment de gloire au spectateur qui se retrouve alors en une du magazine lorsqu’il admire la pièce.
Orientées vers l’abstrait, les sculptures de Sarah Morris et d’Haegue Yang misent quant à elles sur un aspect conceptuel lié à l’accumulation pour offrir des volumes dominés par la couleur. Enfin, côté œuvres murales, on se laisse porter par le contraste saisissant de la photographie de Talia Chetrit qui superpose portrait d’enfant et cuissarde glossy, le relief ultra plastique de Simon Mathers non fait à base d’empâtements de peinture mais de cire encaustique, la vision anticapitaliste de Sebastian Jefford dont les symboles prennent forme sur mousse polyuréthane et le dessin de Luke Edward Hall qui inscrit le portrait masculin dans une voie sensible et romanesque. •
FIAC Online Viewing Rooms
jusqu’au 7 mars 2021
fiac.viewingrooms.com