Initiée par l’association curatoriale Collectives, l’exposition Epidermotopia questionne les pratiques scientifiques dans la redéfinition des manières d’habiter et d’être un corps.
Ce sont neuf artistes féminines qui portent ce questionnement : comment la peau, enveloppe corporelle vivante, se métamorphose-t-elle au contact des mutations de son environnement ? À la croisée de pratiques artistiques, du design et des sciences, l’exposition Epidermotopia, présentée chez Plateforme à Paris, met en lumière une perception laborantine des interactions du corps humain à la biosphère terrestre. Puisant dans les imaginaires prolifiques de la littérature d’anticipation, du cinéma de science-fiction et des avancées techno-scientifiques, ce group show se construit comme un scénario alternatif, fictif, de l’avenir du vivant. Epidermotopia “ébauche un champ de réflexion sur les façons dont l’épiderme humain et non-humain agit à la fois comme frontière, comme surface sensible et comme lieu de mémoire”, rapportent Sophie Bernal et Marie Truffier, membres du collectif Collectives, commissaires du projet.
Portée par sept jeunes diplômées issues de formation en l’histoire de l’art, design, graphisme, management et communication, Collectives s’envisage comme une plateforme pour la création émergente, avec une forte sensibilité pour les croisements entre art, sciences, féminisme et écologie. Soient tous les ingrédients qui constituent le propos d’Epidermotopia, lui-même composé de créations exclusivement féminines. “Les neuf artistes réunies dans l’exposition travaillent autour du concept de « surface » dans sa dimension la plus large et étudient tant la surface de la peau que celle des objets. Elles réfléchissent aux futures formes d’interaction générées par les avancées des pratiques scientifiques, les scenarii spéculatifs du design et la redéfinition du corps subjectif.”, poursuivent les commissaires. Rosie Broadhead, Erica Curci, Marie-Marie Dutour, Charlotte Gautier van Tour, Anna Kawadji, Blanche Lafarge, Marion Lasserre, Noémie Soula et Marie Van de Walle convoquent ainsi, tour à tour et de manière complémentaire, de nouveaux types d’interfaces entre biologie et technologie, via des modélisations 3D, sculptures, installations textiles et performances. Pour, finalement, confondre les frontières entre humain et extra-humain, et définir ce territoire fictif qu’est l’Epidermotopia. •
Exposition “Epidermotopia”
Jusqu’au 26 septembre 2021 at Plateforme Paris
73, rue des Haies 75020 Paris
plateforme-paris.com