Les peines perdues de Camille Benarab-Lopez

Réunissant une série de sculptures et d’installations, la première exposition de Camille Benarab-Lopez, présentée à la galerie Chloé Salgado, s’appuie sur un langage plastique où la planéité de l’image est mise à l’épreuve. 

Ce qui dicte le travail de Camille Benarab-Lopez est avant tout la malléabilité de l’image, avec ses dimensions temporelles et spatiales. La plasticienne née en 1989 met en œuvre une collecte de visuels de sources et aux statuts divers donnant lieu, par des techniques et des médiums multiples, à un processus de montage et de composition, autant pictural que sculptural. “Face à l’inquiétude que provoquent l’éparpillement et la dissémination des images, l’artiste essaie de les maintenir ensemble, de les assembler par correspondances, par associations, par dissonances.”, renseigne la galeriste parisienne Chloé Salgado. Au sein de la galerie éponyme, “Peines Perdues” tisse ainsi un véritable croisement entre les formes possibles d’une iconographie à la fois abstraite et figurative. L’image s’impose comme papier peint, comme support d’écriture, comme élément de mobilier ou comme icône symbolique appartenant à des compositions de natures mortes contemporanéisées. Camille Benarab-Lopez convoque dès lors le champ du familier, en investissant une certaine sensualité soutenue par ce rose-violet ambiant qui balaie l’espace d’exposition. Un double élan de désir et de frustration qui justifie le titre de “Peines perdues” faisant écho à une croyance personnelle de l’artiste : il est impossible de créer ses propres images, il est nécessaire de mettre en relation celles des autres. “L’exposition se construit autour de l’archive comme possibilité d’un dialogue à déchiffrer, et l’image, plus seulement synonyme de contenu, devient elle-même objet-contenant dans laquelle on dépose, renferme, abrite et protège.”, ajoute Chloé Salgado. Comme une zone de refuge, l’exposition se vit comme une découverte attentive aux images, un réceptacle de nos vœux, nos mirages, nos manques, et nos secrets. •


Expositions “Peines perdues” de Camille Benarab-Lopez
Jusqu’au 18 décembre 2021 à la Galerie Chloé Salgado
61, rue de Saintonge 75003 Paris
galeriechloesalgado.com


Vue de l’exposition de Camille Benarab-Lopez “Peines perdues”, 2021, Galerie Chloé Salgado, Paris © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Des frères et des soeurs inconnus jusqu’alors, 2021 © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, D’apparences habitables, 2021 © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Main basilique, 2021 © Gregory Copitet

Vue de l’exposition de Camille Benarab-Lopez “Peines perdues”, 2021, Galerie Chloé Salgado, Paris © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Manques à combler, 2021 © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Manques à combler (détail), 2021 © Gregory Copitet

Vue de l’exposition de Camille Benarab-Lopez “Peines perdues”, 2021, Galerie Chloé Salgado, Paris © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Paravent 3 (réserve), 2021 © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Étés fictifs, 2021 © Gregory Copitet

Camille Benarab-Lopez, Apprendre à perdre, 2021 © Gregory Copitet

Les peines perdues de Camille Benarab-Lopez