Paris Internationale : 5 artistes à découvrir

Pour sa huitième édition, Paris Internationale s’installe dans l’ancien studio du photographe Nadar, qui accueillit notamment en 1874 la première exposition des peintres impressionnistes. Jusqu’au 23 octobre, la foire rassemble 59 galeries mettant en lumière une nouvelle génération d’artistes.

 

Irina Lotarevich (née en 1991, Russie)

La galerie autrichienne Sophie Tappeiner présente les sculptures en aluminium d’Irina Lotarevich, artiste qui combine des matériaux aux valeurs diverses avec des techniques de fabrication sophistiquées. Sa pratique est également façonnée par sa propre expérience subjective. Ainsi, les surfaces de ses structures rigides, inspirées de boîtes de rangement fonctionnelles, portent l’empreinte de sa peau. Lotarevich établit un parallèle entre le sujet et le concept de contenant, parvenant à créer un récit original et personnel. Avec ses œuvres, Lotarevich explore les limites de la sculpturalité, mais aussi les frontières entre un monde extérieur, social, et la vie intérieure, psychique.

Irina Lotarevich, Skin Seat Single, 2020, courtesy of Sophie Tappeiner

Tomasz Kręcicki (né en 1990, Pologne)

Fasciné par le cinéma, Tomasz Kręcicki emploie des techniques de cadrage cinématographique, en adoptant des configurations d’éclairage pour créer des décors intrigants. À Paris Internationale, la galerie polonaise Stereo révèle des tableaux où l’artiste manipule le contexte et l’échelle de ce qui lui est proche pour explorer le quotidien. Les mains et les pieds sont parmi les motifs préférés de l’artiste, qu’il représente dans une composition centrale pour les doter de significations métaphoriques. Les formes émergent de l’obscurité, éclairées par une lampe de réfrigérateur, un écran de smartphone ou un lampadaire au sodium ; des scènes insolites, où les corps et les objets ne sont jamais montrés entièrement, et suggèrent la présence d’un observateur hors du cadre. Les œuvres de Kręcicki laissent toujours au spectateur la liberté de compléter le récit. 

Tomasz Kręcicki, Crowded, 2020, courtesy of Stereo

Jakob Lena Knebl (née en 1970, Autriche)

L’installation de Jakob Lena Knebl, montrée par la galerie autrichienne Georg Kargl, interroge la manière dont les identités se construisent et se transforment à travers la création. Knebl tente d’analyser l’influence des années 70 sur l’histoire de l’art et du design, notamment dans le présent. L’identité et ses possibilités de transformation, les lieux dans lesquels elle est mise en scène et les mécanismes d’exclusion jouent ici un rôle central. Les sculptures hybrides grandeur nature réalisées en céramique, cuir, fibre de verre, textile et acier remettent en question la frontière arbitraire entre art et design. L’artisanat classique se croise et s’entrelace avec l’usage du polyuréthane dans des modèles créés numériquement et imprimés en 3D.

Jakob Lena Knebl, Jessy, 2022, courtesy of Georg Kargl

Nika Kutateladze (né en 1989, Géorgie)

Avec sa série de peintures présentée par la galerie géorgienne Artbeat, Nika Kutateladze utilise les caractéristiques narratives des contes de fées de son pays pour exprimer le contexte actuel. Chacun des objets qu’il dépeint semble être figé dans le temps, de manière douloureuse et dramatique. Pour obtenir cet effet d’intemporalité, l’artiste se réfère souvent aux modèles de composition de l’iconographie médiévale géorgienne et aux structures narratives mythologiques. Il traduit la dureté de la pauvreté par le récit fragmenté d’une famille qui part à la chasse. À travers l’exploration d’un langage symbolique très large, il parvient à nous offrir une histoire amère de l’exil, attirant l’attention sur les complexités économiques et sociales de son propre pays.

Nika Kutateladze, Untitled, 2022, courtesy of Artbeat

Max Guy (né en 1989, États-Unis)

Le travail conceptuel de Max Guy prend la forme de gravures, de sculptures et d’installations et donne forme à des crises existentielles, des dilemmes moraux et éthiques. La galerie américaine Good Weather présente une série de masques en acier qui font référence au Magicien d’Oz, personnage connu pour adopter différentes identités afin de paraître grand et puissant. En utilisant la même structure et en jouant avec de multiples couleurs, l’artiste réfléchit à la façon dont nous apparaissons aux autres. Max Guy combine le vrai et le faux, questionne les actions quotidiennes et met en lumière des réalités politiques, pointant la place centrale que nous accordons au masque dans ce spectacle qu’est le monde contemporain.

Max Guy, Oz, l’Homme Vert, 2022, courtesy of Good Weather

 


Paris Internationale
Jusqu’au 23 octobre 2022 
35 boulevard des Capucines – 75002 Paris
parisinternationale.com


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