“Résistance des fluides”, le prix Utopi.e s’expose chez Marcelle Alix

Les galeries Marcelle Alix, Air de Paris et Sultana se sont associées pour organiser une série d’expositions issues du travail des artistes sélectionnés par Utopi.e, premier prix d’art LGBTQIA+. Après un premier chapitre présenté à Air de Paris fin 2022, huit artistes investissent l’espace bellevillois de Marcelle Alix.

L’exposition s’ouvre sur un tirage photographique argentique, faisant honneur au titre de l’exposition : “Résistance des fluides”. Charles Carmichel (né en 1871, France), physicien spécialiste de la mécanique des fluides et plus particulièrement de l’hydraulique fluviale, a photographié en 1925, à l’aide d’un microscope, l’écoulement de l’eau. Le résultat ? Une sorte de cœur aux bords fondus, qui semble pouvoir disparaître à tout moment. Dans ce deuxième chapitre du prix Utopi.e, les artistes exposés mettent en avant le pouvoir du fluide, de ce qui est difficile à fixer ou à saisir. Lors du vernissage de l’exposition, l’artiste Zoe Heselton (née en 1994, Angleterre) a présenté des chansons éclectiques influencées par diverses musiques populaires et inspirées de ses propres expériences en tant que personne trans.

Au rez-de-chaussée de l’exposition, se trouvent des portraits de Nanténé Traoré (né en 1993, France) qui mettent en scène des personnes trans et queer dans une intimité où elles se retrouvent à l’abri des normes binaires du monde extérieur. Corps et désirs occupent également une place centrale dans la pratique d’Alireza Shojaian (né en 1988, Iran), qui mêle l’héritage persan aux influences occidentales pour transcender la vision traditionnelle du corps. Ses représentations de sujets nus ou partiellement découverts, couplées à un fort sentiment de vulnérabilité, offrent une redéfinition du concept de masculinité. Dans la même veine, Victorien Soufflet (née en 1992, France) cherche à attirer l’attention sur les difficultés rencontrées par les jeunes artistes. Pour ce faire, elle s’inspire de la tradition conceptuelle, montrant son lit tronçonné en trois et à l’aspect si grossier qu’il devient complètement déshumanisé.

Enfin, le travail de deux artistes combine la pratique de la vidéo et de la sculpture : celui d’Hélène Alix Sanyas Mourrier (né.e en 1988, France) et de Damien Rouxel (né en 1993, France). Le premier présente une sculpture en céramique qui, à travers deux langues opposées, semble incarner à la fois une sorte de fluidité et de force, car elle pourrait également être interprétée comme une flamme. Mourrier présente son premier documentaire, dans lequel iel raconte l’histoire de Cuco, un pirate transexuel habillé en latex qui tente de trouver une forme de résistance à travers l’amitié. Rouxel, quant à lui, tente de refléter, tant par la vidéo que par la sculpture, la dureté et les codes du monde agricole. Inspiré par sa famille, il tente de se réapproprier le concept de la ferme afin de transformer l’environnement de travail, à travers la représentation d’animaux, de machines et d’outils, en une scène de théâtre. 


Exposition collective “Résistance des fluides”
Jusqu’au 2 février 2023 at Marcelle Alix
4, rue de Jouye-Rouve – 75020 Paris
marcellealix.com


“Résistance des fluides”, vue de l’exposition, 2023, courtesy of the artists and Galerie Marcelle Alix © Aurélien Mole

“Résistance des fluides”, vue de l’exposition, 2023, courtesy of the artists and Galerie Marcelle Alix © Aurélien Mole

Damien Rouxel, Masque, 2018-2020, courtesy of the artist and Galerie Marcelle Alix © Aurélien Mole

“Résistance des fluides”, vue de l’exposition, 2023, courtesy of the artists and Galerie Marcelle Alix © Aurélien Mole

“Résistance des fluides”, vue de l’exposition, 2023, courtesy of the artists and Galerie Marcelle Alix © Aurélien Mole

Alireza Shojaian, The perfect moment (Gaëlle et Salwa) 1 et 2, 2022, courtesy of the artist and Galerie Marcelle Alix © Aurélien Mole

“Résistance des fluides”, le prix Utopi.e s’expose chez Marcelle Alix