Durant l’été, The Steidz présente une sélection d’œuvres photographiques d’Andréa Vamos. Exploratrice de territoires fragiles et d’architectures endommagées, la plasticienne développe une imagerie transitoire, cartographiant sous de nouveaux angles une géographie sensible et colorée.
La pratique d’Andréa Vamos (née en 1981, France) se contient rarement en un seul médium. Diplômée de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, l’artiste entretient une relation forte avec le paysage, dont elle saisit toute la fragilité et la fugacité, au moyen de l’installation et de la photographie : respectivement dans ces formes, on pourrait percevoir un désir de signifier l’éphémère comme l’éternel. Et c’est dans cette perspective, où les représentations se confondent, qu’Andréa Vamos témoigne de son attachement aux espaces. Travaillant entre la France et l’ex-Yougoslavie d’où elle est originaire, elle déconstruit le rapport aux frontières en explorant de potentiels héritages communs, en créant des ramifications vouées à constituer une “Histoire absolue”. Cela passe par des interventions in situ qu’elle immortalise ensuite en les capturant avec son objectif.
Sa série From Border To Another (2021) témoigne de sa démarche visant à considérer l’image même du paysage à travers de nouvelles lectures. En plaçant des filtres colorés sur des panoramas maritimes ou rocheux du Monténégro et de Serbie, Andréa Vamos pose la question suivante : doit-on accorder plus d’importance à la forme ou au fond ? De la scène focalisante qui resserre le regard à l’horizon qui distend l’espace, elle rend l’œil acteur de ce qu’il souhaite voir ou conserver obstrué. La série s’imprime dans une esthétique guidée par l’abstraction, superposant à la manière de collages intangibles un éclatement chromatique sur fond de réalité.
Cette réalité occupe une place primordiale dans Murs mûrs (2021), installation éphémère in situ photographiée au cœur d’un lieu déserté, celui d’une maison abandonnée dans la ville de Cetinje (Monténégro). Andréa Vamos y a suspendu une dizaine de fragments de gélatine colorée, à la manière de linge qui sècherait sous le soleil méditerranéen. Anachroniques, ces “draps” contemporains renvoient à une pratique désuète dans une époque de commodité domestique : ils sont tendus entre les pierres fragiles de ces ruines, tissent un lien entre ce qui a existé et ce qui subsiste. Pour l’artiste, “cette mise en scène et en mouvement est une tentative sensible de reconstruction d’une histoire qui tombe dans l’oubli. En utilisant le principe de transparence mais également les effets chromatiques offerts par la lumière qui pénètrent l’installation, je souhaite faire renaître un espace devenu lieu-fantôme”. Ici, s’opère alors un basculement : la fragilité de l’espace, protagoniste de cette renaissance énigmatique, s’immisce dans une nouvelle dimension, celle de la contemplation. •
“Eastern Map” by Andréa Vamos
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Jusqu’au 31 août 2023
Andréa Vamos, From Border To Another 4, 2021, tirage sur fujiflex, 70 x 50 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, From Border To Another 1, 2021, tirage sur fujiflex, 70 x 50 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, From Border To Another 11, 2021, tirage sur fujiflex, 70 x 50 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, From Border To Another 2, 2021, tirage sur fujiflex, 70 x 50 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, From Border To Another 10, 2021, tirage sur fujiflex, 70 x 50 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, série “Murs Mûrs”, 2021, courtesy de l’artiste
Andréa Vamos, Murs Mûrs 2, 2021, tirage sur papier Baryta Hanemhüle 315 g, 50 x 45 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, Murs Mûrs 3, 2021, tirage sur papier Baryta Hanemhüle 315 g, 50 x 45 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
Andréa Vamos, Murs Mûrs 6, 2021, tirage sur papier Baryta Hanemhüle 315 g, 50 x 45 cm, courtesy de l’artiste → SHOP
