Depuis 2016, le LOEWE Foundation Craft Prize récompense annuellement les talents contemporains qui rendent perméable l’art et l’artisanat d’excellence. Pour sa septième édition, le prix a choisi de valoriser “les disciplines anciennes faisant vivre des formes résolument tournées vers l’avenir” tout en alliant maîtrise technique, innovation et vision artistique. Rencontre avec son nouveau lauréat, le céramiste mexicain Andrés Anza, au détour de trois questions.
Comment définiriez-vous votre vision esthétique ?
Andrés Anza : Je travaille la céramique parce qu’il me semble logique d’utiliser ce matériau millénaire pour rendre hommage à l’artisanat mexicain dont je m’inspire de nombreux éléments. La répétition de la texture, la façon de construire un volume, l’utilisation des mains comme outils principaux sont ce qui signent véritablement l’esthétique finale de mes créations, elles en sont le vrai geste. Parce qu’en fin de compte, ce médium est lié à une pratique qui se fait en pleine collaboration avec l’argile : comme un partenaire, la matière doit rester elle-même après avoir été modelée.
Les figures empruntées aux écosystèmes naturels vous inspirent beaucoup. Comment vous saisissez-vous de ces références dans vos créations ?
Andrés Anza : J’essaie de percevoir mes sculptures comme le portrait de quelque chose qui nous est familier, que nous pouvons presque placer dans un environnement que nous connaissons déjà. Mais, en fin de compte, nous n’en sommes pas capables parce qu’aucun écosystème n’appartient à personne. Pour moi, il s’agit avant tout d’une pratique de reconnaissance et de définition. Je souhaite que le regardeur se sente curieux et se souvienne que notre savoir et nos connaissances ne sont pas exhaustifs, et que nous devons être suffisamment curieux pour rencontrer l’inconnu.
En quoi votre pratique résonne-t-elle avec les valeurs du prix de la Fondation LOEWE ?
Andrés Anza : Depuis que j’ai découvert le Loewe Foundation Craft Prize, j’ai senti que mon travail correspondait parfaitement à ses valeurs. Je suis très intéressé par l’effacement de la frontière entre l’art et l’artisanat, et je suis fasciné par la façon dont le prix procède à créer un scénario unique pour ces deux disciplines. C’est tout l’objet de mon travail depuis une dizaine d’années. Il s’agit garder en permanence l’œil ouvert et de ne cesser de découvrir ce qui alimente la créativité dans l’art, et tout ce qui gravite autour. •
Exposition du LOEWE Foundation Craft Prize
Jusqu’au 9 juin 2024 at Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson – 75116 Paris
craftprize.loewe.com
Andrés Anza, lauréat 2024 du LOEWE Foundation Craft Prize. © LOEWE.
Andrés Anza, I only know what I have seen, 2024. Courtesy de l’artiste. © LOEWE.
Andrés Anza, I only know what I have seen (détail), 2024. Courtesy de l’artiste. © LOEWE.
Andrés Anza, I only know what I have seen (détail), 2024. Courtesy de l’artiste. Photo : Charles Nègre. © LOEWE.
Andrés Anza, I only know what I have seen (détail), 2024. Courtesy de l’artiste. Photo : Charles Nègre. © LOEWE.
Andrés Anza, I only know what I have seen (détail), 2024. Courtesy de l’artiste. Photo : Charles Nègre. © LOEWE.
