Les galeries du Marais font leur rentrée

 

Par Clélia Dehon

REVIEW // À l’occasion de la 5e édition de Passage Pas/sage, plusieurs galeries du Marais ont lancé leurs vernissages respectifs en nous offrant à voir une palette de projets émergents. Sélection.

On débute par les Autofictions de l’Under Construction Gallery qui promettent quelques face-à-face artistes/spectateurs au sein d’une présentation collective. Nous voici d’emblée pris dans les filets de Louis Granet et de son univers pictural aux confins de la bande dessinée ou confronté avec gêne à l’effleurement fleuri de deux anonymes dans la toile de Mireille Blanc. Juste en face, on pénètre dans l’antre du « lycanthrope » de José Manuel Egea, exposé à la galerie Christian Berst : on y découvre que l’homme est un loup pour l’artiste, ce dernier recomposé et détourné avec jubilation des affiches et photographies de magazines afin de mettre en valeur « le double monstrueux qui sommeille en nous ».

© José Manuel Egea, Untitled, 2016, Black ballpoint pen and marker on paper / Courtesy of the artist & Galerie Christian Bert

Cette part sombre est aussi donnée à voir avec, notamment, les photographies de Matthieu Gafsou à la Galerie Sator. Pour la série Only God Can Judge me, l’artiste a approché pendant près d’un an la communauté des toxicomanes de Lausanne et transpose une vision intimiste de ses rencontres avec des portraits ou des focus subtils sur l’environnement lié à l’addiction. Des œuvres qui figurent parmi l’exposition collective autour des croyances intitulée CREDO, et faisant part du projet d’échange avec la galerie C (Neuchâtel).

Composée entièrement de papier calque, la grotte de Charles Le Hyaric nous plonge dans une expérience sensorielle aussi poétique que technique à la Galerie Papillon. Nous sommes aussi subtilement pris au pièce à l’intérieur de ce cocon qu’en observant les sombres fusains de Lenny Rébéré à la Galerie Isabelle Gounod. L’artiste y superpose et reproduit différentes images captées sur Internet, dans un geste d’effacement ou d’apparition générant de multiples strates aux dessins.

D’un élan artistique à l’autre, on tisse le fil de nos propres histoires à travers ces différentes identités de créateurs et de galeries. Avec Passage Pas/sage, ces dernières ont su comprendre avec talent que cet événement pouvait les unir au profit d’une mise en lumière de leurs créations. Résolument, l’imaginaire est plus fort lorsque l’on écrit l’histoire à plusieurs. //


Expositions à voir chez Under Construction Gallery,  Galerie Christian Berst,
Galerie Papillon, Galerie Isabelle Gounod et Galerie Sator.


© Mireille Blanc, Fleurs Waïkiki, 2015, huile sur toile, 60 × 70 cm / Courtesy of the artist & Under Construction Gallery

© José Manuel Egea, Untitled, 2016, mixed media on paper / Courtesy of the artist & Galerie Christian Bert

© Charles Le Hyaric, REGULUS (détail), 2016 / Courtesy of the artist & Galerie Papillon

© Lenny Rébéré, Sans titre, 2016, crayon et fusain sur papier, 70 x 100 cm / Courtesy of the artist & Galerie Isabelle Gounod

© Matthieu Gafsou, Sans titre (détail), 2016 / Courtesy of Galerie Sator & Galerie C

Les galeries du Marais font leur rentrée
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