Pour la première fois, l’iconique figure du mouvement Supports/Surfaces investit le nouvel espace parisien de la galerie Templon. Fidèle à ses principes, sa peinture poursuit son interrogation des formes et des couleurs.
Depuis toujours, Claude Viallat (né en 1936) n’a cessé de questionner les limites de la peinture et de sa grammaire, en composant hors du cadre. Les supports qu’il peint ne se cloisonnent pas au statut de toile rectangulaire et lisse ; les surfaces qu’il laisse dans leurs contours sont rarement uniformes et figuratives. Membre fondateur du groupe Supports/Surfaces dans les années 70, l’artiste français originaire de Nîmes s’est rapidement fait reconnaître comme maître d’une avant-garde dominant les représentations classiques. Et, dans cette voie contestataire, il a développé ses propres motifs tels que cette forme récurrente de tâche rectangulaire aux coins arrondis qui ponctue la majorité de ses œuvres.
Viallat, peintre du motif ? Pas seulement. S’il use de bâches industrielle ou de textiles imprimés pour construire ses propres toiles, le plasticien signe avant tout une abstraction polymorphe qui ne cesse d’évoluer. À Paris, dans l’espace de la galerie Templon situé rue du Grenier Saint-Lazare, Claude Viallat expose une esthétique du déchirement. Ici, les toiles sont suturées, elles semblent arrachées et recomposées au moyen de cicatrices grossièrement recousues, faites pour êtres vues. De ce dialogue entre motif et matière, entre fragmentation et entièreté de l’œuvre, émerge une distorsion plastique qui réunit les ingrédients nécessaires à l’appréciation d’une peinture : la formation d’une imagerie mystérieuse guidée par l’intuition, menant à d’infinies combinaisons. •
Exposition “Sutures et Varia” by Claude Viallat
jusqu’au 20 mars at galerie Templon
28, rue du Grenier Saint-Lazare, 75003 Paris
templon.com