Plasticienne franco-yougoslave, Andréa Vamos (née en 1981) développe un travail autour de l’image qu’elle envisage comme territoire de la mémoire et comme projection sur le monde. À l’occasion de son exposition à la galerie Eko Sato dans le cadre de la Biennale de l’Image Tangible, elle présente son projet After Works, une installation de pellicules grand format.
“C’est un projet qui s’est monté en trois temps, sur plusieurs années. Il commence par hasard en trouvant des pellicules dans la rue que je stocke pendant longtemps, sans y toucher. Une première installation in situ de ces bobines dans la forêt se met en place et donne naissance à beaucoup d’autres pendant six ans. Ce travail est élaboré comme un scientifique qui observerait le contact entre naturel et artificiel et qui en archive les traces d’altération précieusement. En 2015, mon exposition “J’y découvre une forêt de feu…” à la Kogan Gallery (Paris) me permet d’exposer ces formes d’installations en intérieur et c’est la Maison Cocteau qui m’invite en résidence en 2016 pour construire une promenade dans leurs jardins où le public est guidé par un fil entre les installations. Les inondations on été terribles ce printemps-là, ce qui a marqué fortement les pellicules utilisées pour ces installations in situ. After Works est la troisième étape de cette démarche. J’ai été très surprise de découvrir autant de graphisme, de lumière, de contrastes, de formes et de contradictions sur ces supports sensibles. Contrairement à une série où j’avais colorée les pellicules altérées, j’ai décidé de garder celles-ci à l’état brut, avec leur teintes naturelles. Contraintes d’espace obligent, j’ai donc repris des gestes qui me sont chers — ceux de la photographie argentique car c’est par elle que j’ai démarré mes études aux Beaux Arts de Paris, le numérique n’existait pas encore — et j’ai coupé ces pellicules pour les classer ensuite par familles. After Works présente un type de suspension et d’utilisation d’outils de studio photos qui sont au cœur de ma démarche artistique. Mon intention est de créer un lien direct avec le public, qu’il soit au cœur de l’installation, qu’il soit acteur et qu’il se perde dans cette forêt d’images. Il y a déjà une suite à ce projet qui attend un espace d’accueil souhaitant offrir au public une longue promenade à l’intérieur d’une installation, mettre en scène des longueurs exceptionnelles, jouer sur les lumières et créer une ambiance particulière entre forêt et rêverie, un instant où le public serait désorienté et oublierait son train quotidien”, Andréa Vamos. •
Exposition satellite avec Andréa Vamos
Du 13 au 27 novembre 2021 à la galerie Eko Sato
57, rue des Cascades 75020 Paris
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