10 jeunes photographes à découvrir au festival Circulation(s)

Orientée vers la découverte de la jeune photographie européenne, le festival Circulation(s) reprend ses quartiers au Centquatre-Paris du 2 avril au 29 mai prochains. Moteurs d’une scène créative dynamique, les talents exposés ne cessent d’explorer de nouvelles esthétiques. 

Romain Bagnard (né en 1979, France)

À la croisée de l’image documentaire et plasticienne, le photographe autodidacte originaire de Lyon s’intéresse à la surface des choses et des corps dont il capte la matière et les empreintes. Il élabore une grammaire sensible et personnelle qui s’empare de la réalité, à coups de flashes ou de noir et blanc, comme pour sceller l’authenticité des sujets et objets qu’il capture.

Courtesy de Romain Bagnard

Silvia Rosi (née en 1992, Angleterre / Italie)

Diplômée du London College of Communication, Silvia Rosi explore les récits de migration et de diaspora qui font écho à son histoire personnelle, à travers l’autoportrait, la théâtralité et le symbolisme. Son projet Encounter reprend notamment la tradition du port d’objets sur la tête, qu’elle met en scène à la manière d’une imagerie de magazine, éditorialisée, laissant la part belle à la couleur et à la valeur plastique de la photographie.

Courtesy de Silvia Rosi

Sari Soininen (née en 1991, Finlande)

Actuellement basée au Royaume-Uni, la jeune photographe se rapporte aux crises psychotiques qu’elle subissait en prenant du LSD lorsqu’elle avait une vingtaine d’années. De cet épisode marquant de sa vie, Sari Soininen en a retenu une vision à la fois traumatique et révélatrice de la réalité : elle la met ici en images par une série de clichés aux visages effacés ou, a contrario, en les valorisant par gros plan. 

Courtesy de Sari Soininen

Rachele Maistrello (née en 1986, Italie)

Passée par l’IUAV de Venise, l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et la Zürcher Hochschule der Künste de Zurich, Rachele Maistrello s’amuse des codes de la science-fiction. Elle présente ici sa série Green Diamond qui s’appuie sur un corpus d’images authentiques datant des années 90, prises dans l’enceinte d’une société de haute technologie chinoise, qu’elle retravaille ensuite pour tisser de nouvelles narrations.

Courtesy de Rachele Maistrello

Alexandra Dautel (née en 1996, France)

Utilisant la photographie documentaire comme outil de recherche, cette ancienne étudiante de l’ECAL redéfinit les contours des structures du pouvoir politique, des manipulations mentales et les modes de vie contemporains. Alexandra Dautel s’attache à la notion d’utopie, interroge la notion de lieu idéal, en se basant notamment sur l’histoire de Neot Sammar, un kibboutz situé dans le désert du sud d’Israël.

Courtesy d’Alexandra Dautel

Federico Ciamei (né en 1974, Italie)

Établi à Milan, le photographe mène un travail ancré dans une pérégrination fictive ou réelle. Dans cette mouvance, sa série Travel Without Moving conjugue des images issues de journaux d’explorateurs, des récits de marchands et de missionnaires, avec ses propres clichés, de façon à susciter un certain trouble chez le regardeur. Les questions de l’authenticité, de la perception, du lieu géographique, sont ainsi perpétuellement soulevées.

Courtesy de Federico Ciamei

Lotta Blomberg (née en 1990, Finlande)

Co-fondatrice de l’espace d’exposition Kosminen à Helsinki, Lotta Blomberg déploie notamment une démarche autour de la méditation, qui l’aide au quotidien à gérer les troubles dissociatifs qu’elle connaît depuis l’enfance. La maîtrise de la respiration a un écho direct dans son travail filmique, où elle établit d’étranges boules de pâte qui semblent en vie à la manière d’organes humains.

Courtesy de Lotta Blomberg

Karén Khachaturov (né en 1992, Arménie)

Teintée d’un surréalisme évident, l’esthétique que déploie le photographe arménien se scelle dans une vision contradictoire qui associe atmosphères douces et pastel avec notions de solitude et de désarroi. À la fois objets et humains, les sujets qu’il photographie s’expriment dans une perception consumériste où l’identité s’efface et le matérialisme domine ; un leitmotiv qui se manifeste par des visages cachés ou des yeux clos, symboles de la négation.

Courtesy de Karen Khachaturov

Ana Núñez Rodríguez (née en 1984, Europe / Colombie)

Diplômée, entre autres, de l’Académie royale des beaux-arts de La Haye, Ana Núñez Rodríguez a choisi de développer une série d’images autour de la pomme de terre, symbole d’une histoire transnationale liée aux flux coloniaux. Elle interroge en ce sens les idéologies, le pouvoir et les subjectivités qui se cachent derrière un passé global, et contribue activement à la création d’une nouvelle mémoire collective.

Courtesy d’Ana Núñez Rodríguez

Agnieszka Sejud (née en 1991, Pologne)

Plasticienne et activiste, Agnieszka Sejud déploie une œuvre protéiforme qui entrecroise photographies, collages, pratiques éditoriales et vidéos. Inspirée par la situation de crise démocratique en Pologne, elle capture par un flash éblouissant des images qui révèlent les aspects d’insécurité et d’incertitude qui pèsent sur son pays d’origine. Une signature qui rappelle l’iconographie des médias, entre fake news et post-vérité.

Courtesy d’Agnieszka Sejud


Festival Circulation(s)
Du 2 avril au 29 mai 2022 at Centquatre-Paris
5, rue Curial – 75019 Paris

www.festival-circulations.com


10 jeunes photographes à découvrir au festival Circulation(s)