Rencontres d’Arles : 6 photographes à connaître

“Visible ou Invisible, un été révélé” : c’est sous cette thématique que la 53e édition des Rencontres de la Photographie d’Arles s’est ouverte début juillet. Réunissant photographes reconnus et artistes émergents, le festival met en lumière des projets socialement engagés à travers le médium. Une exploration plurielle du potentiel esthétique, technique et plastique de la photographie, à découvrir dans la région arlésienne.

 

Sam Contis (née en 1982, États-Unis)

Basée à New York, Sam Contis est diplômée d’un MFA de l’Université de Yale en 2008 et d’un BFA de l’Université de New York en 2004. Son exposition personnelle « Transit » présentée au Carré d’Art, à Nîmes, compile des œuvres issues de ses trois dernières séries. Ses photographies révèlent un souci du détail, à la fois attentif et doux, irriguant tout son travail malgré les variations de formats, de compositions, d’angles et d’échelles, tout en s’inscrivant de manière cohérente dans une exploration artistique des corps – souvent en mouvement – qui bouleverse les représentations génériques et les conceptions liées à l’identité corporelle.

Sam Contis, Exercise de confiance, 2018, courtesy de l’artiste et de la galerie Klaus von Nichtssagend.

Ambre Husson (née en 1999, France)

Diplômée en photographie à l’ESA le75 (Woluwe-Saint-Lambert, Belgique) et actuellement en master de photographie à l’ENSP de Nîmes, Ambre Husson formule un travail visible dans le cadre de l’exposition annuelle conçue par l’Association des étudiant-e-s de l’École nationale supérieure de la photographie, à Arles. Les photographies exposées de la jeune artiste française appartiennent à son livre “La nuit, tu mens”, résultat d’un projet d’exploration de soi né en 2018 qui est parti de l’envie de répondre à une lettre de son père. Ses réflexions ont pris la forme de schémas et de dessins qui se sont matérialisés et ont évolué pour devenir des témoignages (photographiques et poétiques) de sa maturation, de la construction de son propre regard artistique.

Ambre Husson, La nuit, tu mens, 2020, série La nuit, tu mens, courtesy de l’artiste. 

Noa Jansma (née en 1996, Pays-Bas)

Dans le cadre de l’exposition “Chants du ciel, La photographie, le nuage & le cloud” présentée au Monoprix d’Arles qui réunit plusieurs artistes autour d’une réflexion commune sur notre rapport contemporain au cloud, s’intègre le travail de l’artiste multimédia Noa Jansma. Diplômée de la Design Academy Eindhoven en 2020, la jeune artiste néerlandaise expose sur un format photographique son projet “Buycloud” : une installation vidéo interactive, avec un marché de spéculation attaché (application mobile) ainsi qu’un cadastre virtuel (site web) conçu comme une recherche sur la transformation des phénomènes naturels en ressources exploitables. 

Noa Jansma, Buycloud, 2020–2021, courtesy de l’artiste. 

Tom Wood (né en 1951, Irlande)

Sous le titre “Every day is Saturday. Portraits Anglais”, une collection de photographies prises par le photographe irlandais entre 1978 et 2001 nous fait voyager dans le temps pour découvrir la vie de Liverpool à travers un portrait sincère et sans fard de ses habitants. Toujours avec son Leica 35 mm à portée de main, Tom Wood a photographié ce qui attirait son regard avide au cours de ses promenades et de ses visites dans les pubs et les lieux animés de la ville, cherchant à en capter l’effervescence. Ses images servent de document social de recherche historique et immortalisent ses sujets de manière frontale et naturelle, et loin d’être une documentation rigide, les photographies de Wood parviennent à rester fidèles et à transmettre un sentiment d’estime et de complicité. Une exposition à découvrir au  Centre de la photographie de Mougins, dans le cadre de la programmation hors les murs Grand Arles Express.

Tom Wood, De dos, 1986, série À la recherche de l’amour, courtesy de l’artiste. 

Romain Urhausen (1930-2021, Luxembourg)

Principalement actif comme photographe entre les années 50 et 70, le designer, architecte, professeur de photographie et réalisateur luxembourgeois Romain Urhausen bénéficie d’une visibilité renouvelée dans l’édition 2022 des Rencontres d’Arles, à l’espace Van Gogh (Arles). Ses photographies en noir et blanc, qui s’inspirent et rappellent la photographie subjective allemande, constituent une documentation alternative de son pays natal, à la fois comme portrait de l’époque et démonstration expérimentale voire poétique des possibilités de la photographie en tant qu’art à part entière.

Romain Urhausen, Sans titre, années 1950-1960, courtesy of Romain Urhausen / Collection de Romain Urhausen. 

Daniel Jack Lyons (né en 1981, États-Unis)

L’anthropologue et artiste américain Daniel Jack Lyons, bien que basé à Los Angeles, a réalisé plusieurs projets de collaboration qui l’ont conduit à travers le monde où sa passion pour la photographie et son engagement social l’ont amené à développer une approche artistique singulière. Le fruit de son travail dans une Maison de la Jeunesse au Brésil est aujourd’hui présenté sous le titre “Comme une rivière”, à l’Église des Frères Prêcheurs (Arles). L’exposition retrace ici son engagement auprès des jeunes LGBTQ+, dont il a capturé les portraits et pour qui il a contribué à l’établissement d’un safe space ; un véritable travail de collaboration, qui met en valeur le projet dans son ensemble puisque sa démarche visait à accorder aux jeunes liberté et sécurité, également à la base de la mise en scène de ces portraits.

Daniel Jack Lyons, Wendell in Drag, 2019, série Like a River, courtesy of Loose Joints et l’artiste.

 


Rencontres d’Arles 2022
Du 4 juillet au 25 septembre 2022 

rencontres-arles.com


Rencontres d’Arles : 6 photographes à connaître