Amanda Wall dépeint des scènes oniriques et sensuelles où les figures semblent toujours être surprises dans leur intimité. « Silvering », exposition personnelle de la jeune artiste américaine, est présentée à la galerie Almine Rech à Paris jusqu’au 12 novembre.
Agenouillés, accroupis ou adoptant une pose qui apostrophe, les personnages représentés par Amanda Wall (née en 1985, États-Unis) se savent observés. Dans ses compositions aux accents voyeuristes, l’artiste explore les limites de l’intime. L’identité de ses sujets reste pourtant sombre. Los Angeles, ville où Wall est basée, constitue une importante source d’inspiration pour elle : « Il y a des thèmes récurrents dans mon travail comme l’isolement, l’artificialité et la fantaisie qui coïncident avec la culture de la ville. », explique-t-elle. Dans la plupart de ses œuvres, se trouve une tension entre l’abstraction et la réalité déformée, un conflit entre le soi et le vide.
Ses peintures à l’huile ont une qualité humide qui fait paraître l’image distordue. Les fonds se fluidifient derrière les contours, les membres sont tordus et déformés de manière irréaliste. La palette distinctive d’Amanda Wall comprend des tons brillants et charnus qui s’entrechoquent avec des rose bonbon et des néons éclatants. Les lignes douces de la peau, des mains et des pieds se placent au premier plan du tableau, comme suggérant au spectateur de tendre les bras vers elles. Néanmoins, il réside dans ses peintures une certaine inaccessibilité à la lumière, quelque chose qui ne peut jamais être touché. La brillance dans laquelle flottent ses personnages et ses fleurs donne de la profondeur.
Poussée par une recherche de l’intime, Amanda Wall nous situe dans un espace délimité par la fragilité, le désir et l’extase. Son travail constitue la quête d’un lien humain dans une société qui est, selon elle, « de plus en plus dissociée ». En d’autres termes, elle s’intéresse à la représentation de ce que signifie être vivant aujourd’hui. Au sujet de son exposition à la galerie Almine Rech, elle affirme : « “Silvering” vit dans un espace courbe d’éphémères intimes. Elle brille un instant puis disparaît. ». Une proposition où la peinture révèle autant qu’elle obscurcit.•
Exposition “Silvering”
Jusqu’au 12 novembre 2022 at Almine Rech
64, rue de Turenne – 75003 Paris
alminerech.com