Marqué par quatorze solo shows dédiés aux jeunes artistes, le secteur “Émergent” de Paris+ par Art Basel a accueilli des propositions expérimentales, où l’écran et l’abstraction dominent.
Pour sa deuxième participation à Paris+ par Art Basel, la galerie parisienne Sans titre a présenté un ensemble de peintures inédites de Sequoia Scavullo (née en 1995, Baltimore) répondant à un film de l’artiste intitulé Pharmakon. Présences fluides, portraits volatiles : les figures qui apparaissent dans les œuvres de la jeune Amérindienne participent à une esthétique de la dissolution, dominée par l’onirisme, l’érotisme et la confusion. Déployant elle aussi le même tandem de médiums, la galerie DOCUMENT (Chicago / Lisbonne) exposait le collectif indonésien Tromorama dans l’exposition “Deep Pressure” vouée à interroger les interconnexions entre mondes physiques et digitaux. Habillé d’un papier peint commandé spécifiquement pour la foire, le stand a fait la part belle au multimédia en activant des œuvres sonores, audiovisuelles et sérigraphiées, perturbant le visiteur dans sa distinction du réel et du virtuel. Un paradoxe formel également visible chez Gianni Manhattan (Vienne), avec le solo show d’Aurélien Potier (né en 1992) : de longs câbles métalliques, entremêlés entre eux et suspendus, investissaient un espace aux murs recouverts de cercles façonnés au mortier. Ce rapport entre artificiel et organique, Charlotte Dualé (née en 1982, Paris) l’a convoqué à son tour chez Parliament (Paris). L’artiste développait sur le stand un corpus de céramiques (tantôt boîtes, tantôt totems) inertes ou électrifiées, promouvant une valeur abstraite et constructiviste de la sculpture. La galerie Stereo (Varsovie), quant à elle, misait sur les grands formats peints de Tomasz Kręcicki (né en 1990) : si la figuration y est de mise, motifs abstraits et surfaces planes persistent volontairement chez l’artiste polonais qui déshumanise les scènes et sujets représentés. •
Paris+ par Art Basel
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