Art Brussels : 7 artistes qui se réapproprient la peinture

En célébrant son quarantième anniversaire fin avril, Art Brussels a poursuivi sa vision fédératrice autour d’une création contemporaine internationale. La foire, l’une des plus anciennes en Europe, a ainsi rassemblé presque 800 artistes dont certains se saisissent de la peinture pour rendre visible leurs idées singulières. 

Antoine Roegiers (né en 1980, Belgique)

Dans l’héritage pictural des maîtres flamands, la pratique d’Antoine Roegiers fusionne la tradition de l’huile sur toile aux techniques d’animation contemporaines. En manipulant une palette incandescente, il donne vie à des scènes menaçantes et fantastiques, où la présence de la nature domine.

Antoine Roegiers, Le Masque à la grimace, 2024, huile sur toile, 90 x 130 cm. Courtesy de l’artiste et de Keteleer Gallery (Anvers).

Sarah Ksieska (née en 1992, Allemagne)

Êtres hybrides dont l’aspect flirte avec le cyborg ou la créature sci-fi, les portraits de Sarah Ksieska sur aluminium rendent compte d’une esthétique veloutée, et paraissent sombrer dans l’effacement. Tels des allégories, ces corps nouveaux semblent alerter d’un renversement du temps et de l’espace, tout en empruntant au registre du reconnaissable.

Sarah Księska, Tear, 2024, huile sur aluminium, 59,5 x 48,5 x 1 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Fons Welters (Amsterdam).

Logan T. Sibrel (né en 1986, États-Unis)

Intimité, proximité, authenticité : la peinture de Logan T. Sibrel prend appui sur des cadrages étroits qui placent le corps au premier plan. De face comme de dos, les sujets représentés impliquent directement le regardeur à participer passivement aux scènes qui se déroulent, entre quiétude et spleen.

Logan T. Sibrel, Tangled, Blue, 2023, huile sur toile, 102 x 76,5 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Thomas Fuchs (Stuttgart).

Elin Odentia (née en 1990, Suède)

Pour Elin Odentia, attirer l’œil dans la toile par des effets de tridimensionnalité est primordial : les illusions qu’elle construit sont interrompues au croisement de la surface lisse de sa peinture avec des zones où la texture de la toile est visible. Intéressée par cette complexité du regard, l’artiste explore par l’abstraction ces contradictions de la représentation et de la matérialité tangible.

Elin Odentia, Madonna (blue), 2024, huile sur toile, 152 x 140 cm. Courtesy de l’artiste et de Cecilia Hillström Gallery (Stockholm).

Paul Rouphail (né en 1987, États-Unis)

Peuplant ses scènes d’intérieur de natures mortes, Paul Rouphail met l’accent sur un réalisme morne, presque désuet. Livres et babioles, décoratives ou fonctionnelles, deviennent les véritables sujets de ses peintures qui les cadrent comme points d’attention. Le tout est immergé dans une lumière trouble, ouvrant une réflexion sur la dualité de la vie et de la vanité.

Paul Rouphail, Man, 2023, gouache et crayon sur papier, 53 x 42,7 cm (encadré). Courtesy de l’artiste et de STEMS (Bruxelles / Paris).

Lena Johansson (née en 1975, Suède)

Par son imagerie lumineuse, brillante et désirable qui s’inspire de l’iconographie commerciale, Lena Johansson insiste paradoxalement sur l’humanité que ses personnages renvoient. En interrogeant la nécessité du beau et de la séduction, elle extrapole ces figures anonymes médiatiques, femmes et hommes objets, pour leur attribuer un caractère sensuel au moyen de ses coups de pinceau.

Lena Johansson, Emma, 2024, huile sur MDF, 50 x 41 cm. Courtesy de l’artiste et de la galerie Andréhn-Schiptjenko (Stockholm / Paris).

Zohar Fraiman (née en 1987, Israël)

Icônes d’animation, technologies, fruits et mobilier… La conjugaison de ces éléments, au sein de la peinture de Zohar Fraiman, participe d’une esthétique kitsch qui s’empare de la pop culture comme arrière-plan. Ses toiles acides font régulièrement fondre objets et visages représentés, comme pour signifier la perte d’équilibre du monde contemporain.

Zohar Fraiman, Bootylicious, 2024, huile sur toile, 50 x 50 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Russi Klenner (Berlin).


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