À Londres, Minor Attractions réveille le Mandrake Hotel

Pour sa deuxième édition, la foire off Minor Attractions s’est installée en parallèle de Frieze London au Mandrake Hotel, situé dans le quartier de Fitzrovia. Célébrant l’art, le cinéma, la musique, la performance et l’édition dans l’esprit convivial d’un week-end chaotique mais énergique entre amis, anciens et nouveaux.

Les galeries participantes à Minor Attractions ont été associées pour occuper les chambres de l’hôtel, transformant les œuvres en éléments d’un décor inattendu : posées sur les draps, dissimulées dans des tiroirs, ou encore installées dans les douches et les baignoires. Cette configuration a donné lieu à des expositions en duo surprenantes et à une atmosphère intime, bien que les œuvres s’échappant dans les espaces communs généreux aient parfois été noyées dans l’extravagance éclectique propre au lieu. Les fondateurs Jacob Barnes et Jonny Tanna, à la tête respectivement de GROVE et Harlesden High Street, ont insufflé à cette manifestation déjà frénétique une énergie supplémentaire avec des discussions sur l’édition en compagnie de Ra+Olly, une soirée sur le thème de l’Amérique latine, une émission de radio en direct diffusée par le collectif brixtonien “Sound of Young London”, et une programmation de performances comprenant notamment la plateforme Diasporas Now. Le Mandrake est ainsi devenu, le temps d’une courte semaine, un foyer électrique pour ceux désireux de découvrir de nouveaux talents et de goûter à l’effervescence de la scène artistique londonienne.

Certains artistes ont su jouer avec ce contexte singulier. C’est le cas de Jungwon Jay Hur (née en 1996, Séoul), dont les tissus délicatement assemblés et les peintures oniriques évoquent des parcours personnels, la rencontre entre différentes cultures, et la nostalgie du foyer et du sentiment d’appartenance — un thème qui résonne magnifiquement avec la temporalité suspendue d’un séjour à l’hôtel. À l’autre extrémité du spectre, Rosie McGinn (née en 1993, Royaume-Uni) chez Division of Labour s’est distinguée par un humour site-specific avec “What’s yerrr poison”, une série d’éditions de canettes et de bouteilles d’alcool en tissu rembourré, où les logos se mêlent à des citations philosophiques (provenant tant de son grand-père que de William Blake). Cette œuvre fait subtilement référence à l’hédonisme, l’évasion et les leçons de vie. Chez Bolanle Contemporary, Djofray Makumbu (né au Royaume-Uni) a proposé de puissantes peintures figuratives et graphiques inspirées des albums photo d’archives de son père, célébrant ainsi la maison, l’amitié, la famille et la communauté. Une télévision diffusant des clips vidéo d’artistes congolais tels que Werrason, Papa Wemba et Koffi Olomidé a imprégné la pièce d’une ambiance d’afterparty, parfaitement en phase avec le contexte.


Minor Attractions
minorattractions.com


Minor Attractions 2024, Diane Singer Gallery (Melbourne), vue de l’installation de Jordan Marani. Photo : Isabelle Till.

Minor Attractions 2024, SLQS Gallery, vue de l’installation de Beverley Duckworth. Photo : Isabelle Tilli.

Minor Attractions 2024, Slugtown, vue de l’installation de Jungwon Jay Hur. Photo : Isabelle Tilli

Minor Attractions 2024, Bonanle Contemporary, vue de l’installation de Djofray Makumbu. Photo : Isabelle Tilli.

Pei Yi Tsai, Simbiosis, 2024, courtesy de Fragment & Minor Attractions.

Jefreid Lotti, A Rainy Day in Miami, 2024, courtesy de Good Naked.

Beverley Duckworth, Glut, 2024, courtesy de SLQS Gallery.

À Londres, Minor Attractions réveille le Mandrake Hotel