Mythes, souvenirs et transmission : Cultish Studio interroge l’art de l’héritage

Présentée pendant les Rencontres d’Arles, l’exposition collective « ROOTS » imaginée par Cultish Studio — le studio culturel de Publicis Luxe — offre une exploration de l’identité, de l’héritage et de la transmission culturelle par l’image, en invitant artistes et talents de l’agence à se reconnecter à ce qui nous ancre et nous façonne.

Après « Time is on Your Side » (2023) et « Métamorphose(s)» (2024), Publicis Luxe poursuit, via son agence créative Cultish Studio, son programme d’expositions qui s’amorce à l’ouverture des Rencontres d’Arles. Pour ce nouveau volet intitulé « ROOTS », le studio a choisi d’explorer par le biais de l’image les traductions possibles de l’identité, de l’héritage et de la culture, en invitant sept artistes contemporains et six créatifs à dialoguer autour de ces thèmes. 

Placée sous le commissariat de Julien Frydman — fondateur d’OFFSCREEN Paris — et Christine Milan (Chief Strategy Officer de Publicis Luxe), l’exposition réunit un corpus d’œuvres qui prend place dans l’intérieur intime et industriel des Collatéraux, en plein cœur d’Arles. « Tout commence là. Dans nos racines. […] Les racines sont notre héritage : un poids ou un trésor, des totems que l’on chérit, ou des origines que l’on ignore. Les recevoir, les accepter, les transmettre — autant de liens qui tissent les générations et façonnent les communautés. », renseignent les co-commissaires. Ils poursuivent : « “Roots”, c’est l’histoire de tous les commencements. Le moment où surgit une idée, une conscience, un être. […] Nos racines nous définissent sans jamais nous enfermer. Elles peuvent être questionnées, revisitées, bousculées. Elles nous donnent la liberté de laisser une trace — intime, personnelle, assumée. » 

« ROOTS » s’envisage dès lors comme un espace symbolique, propice à la création de nouvelles formes connectées à la mémoire et à l’ancrage individuel comme collectif. Pour éclairer ce leitmotiv, l’exposition multiplie les médiums et effectue des allers-retours entre passé et futur. C’est notamment ce que dévoilent Vestiges de demain, installation au titre antagonique de Nicolás Lamas (né en 1980, Pérou) et Adrien Curssonneau qui interroge par la ruine les traces que notre société laissera aux générations futures, ou encore le projet Les mythes familiaux de Carolle Benitah (1965-2004, Maroc) et Lucille Strobbe qui se focalise sur la transmission de récits personnels sur plusieurs générations. La mémoire psychique, manifestée par la « nostalgie de la mer » contée dans les photographies du Britannique Brett Lloyd et de Chiara Maurin, ou corporelle, rendue compte dans la performance Absque origins de Mackenzy Bergile et Thomas Desoutter, participe aussi de cette atmosphère immersive et sensorielle qui s’orchestre ici : elle est un protagoniste à part entière ; elle relie tradition et transmission. Deux notions fondatrices de l’installation vidéo Mother Tongue de Zineb Sedira (née en 1963, France), artiste récompensée d’une mention spéciale pour avoir représenté la France à la 59e Biennale de Venise en 2022, qui met en scène trois générations de femmes — sa mère, elle-même et sa fille — pour pointer un héritage qui s’effrite au fil du temps. Cette fragilité s’exprime parallèlement dans les duos formés par Diana Scherer et François Pelce et Sarah Braeck et Joseph Chalhoub qui, à l’appui de matières organiques, figent ou déploient le vivant dans des images teintées d’ambivalence, soumises à la lecture de nouvelles racines en devenir.


Exposition « ROOTS » par Cultish Studio
Commissariat : Julien Frydman et Christine Milan
Du 8 au 16 juillet 2025 aux Collatéraux
7 bis, place Joseph Patrat — 13200 Arles
cultish.studio


© Zineb Sedira

© Brett Lloyd

© Sarah Braeck

© Nicolás Lamas

© Diana Scherer

© Mackenzy Bergile

© Carolle Benitah

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