Par Jade Cuttle
FOIRE // Pour la 19e édition de Paris Photo, plus de 140 galeries issues de 33 pays sont présentées au Grand Palais. Dans un panorama du médium photographique, voici 10 photographes à ne pas manquer.
Le cartilage gris qui parcourt les routes, les balustrades et les escaliers en pierre dans les photographies de Lukas Hoffmann nous persuade d’une beauté poétique omniprésente, se plaisant dans la poussière qu’elle y découvre. En comparaison, les couleurs vives et superficielles de Glory of the Artifice par Christto & Andrew bouleversent les codes tandis que la lueur chaude et dorée dans Meat Abstract No. 8 de Helen Chadwick est d’un contraste plus apaisant, avec des couleurs qui se fondent et se mélangent entre elles. Une vision dramatique qui est d’ailleurs représentée à travers l’immobilité et le silence pesant dans les œuvres de Pablo Lobato. Les fruits y sont détruits mais avec une précision chirurgicale, faisant écho à l’acte en lui-même. Dans une fusion de la chair et de la forme, le poids d’une falaise semble être soutenu par la peau d’une femme, aussi forte qu’une colonne de pierre dans East Sussex Coastline par Bill Brandt ; même si elle se cache et cherche refuge. De la même manière, dans les œuvres de Tomoaki Ishihara, plusieurs explorations d’extériorité sont unies dans une même pose sans effort. Toutefois, ce silence est aussitôt rompu par l’opposition violente qui éclate comme un coup de feu à travers Love Me Or Kill Me de Protick Sarker, ou par l’idée de frontière qui émerge du papier avec une précision géométrique chez Hazem Harb. Dans Eleven Years de Jen Davis et dans Untitled, Snjokarl de Peter Friedl, l’invasion d’un tiers devient plus intime qu’immédiat. //
Paris Photo // Du 12 au 15 novembre 2015 at Grand Palais
3 avenue du Général Eisenhower 75008 Paris
www.parisphoto.com
ENGLISH VERSION
ART FAIR // In the 19th edition of Paris Photo over 140 leading galleries from 33 countries are featured at the Grand Palais. In a panorama of the photographic medium, we present 10 photographers not to be missed.
The gristle grey that runs through roadsides, railings and stone staircases in Lukas Hoffmann’s photographs persuades that poetic beauty is everywhere, delighting in the dust it discovers. In a comparison, the superficial vivid colours in Glory of the Artifice by Christto & Andrew shake and shatter expectations whilst a more calming contrast is the warm glow of gold in Meat Abstract No. 8 by Helen Chadwick. Her spectrum of colour is soothing in the face of abstract ambiguity as it melts, merges and mesmerises. This dramatic vision is elsewhere depicted through a haunting stillness and silence such as in Pablo Lobato’s ‘works. The fruits’ destruction is dissected with a sharp surgical detachment, stripped back to the flesh and bone of the moment itself. In a merge of flesh and form, the weight of a coastline is supported stable by slabs of a woman’s skin, strong as stone columns, yet simultaneously seeking shelter in Bill Brandt’s East Sussex Coastline. Similarly in Tomoaki Ishihara’s, several explorations of exteriority are married in one effortless pose. However, this silence is soon broken by the violent opposition resounding like a gunshot through Love Me Or Kill Me by Protick Sarker, or the concept of boundary leaping from the paper with geometric precision in Hazem Harb’s works. It is Jen Davis’s Eleven Years and Peter Friedl’s teasing hide-and-seek Untitled, Snjokarl where invasion becomes more intimate than immediate. //