Dora Dalila Cheffi, The Bitter Oranges in my Garden, 2020,
courtesy de l’artiste
PEINTURE // Établie à Tunis, Dora Dalila Cheffi (née en 1990 à Helsinki) introduit dans son œuvre des notions introspectives qui se formulent par le biais de portraits, de natures mortes et de scènes d’intérieur. En parallèle de sa pratique de la sculpture et du tissage, elle développe une peinture naïve aux couleurs vives, statuant ainsi pour une imagerie pop et saturée.
« Je pense que la raison pour laquelle je peins des environnements intérieurs réside dans le fait que je m’intéresse aux objets du quotidien dont je m’entoure. Je n’ai jamais vraiment cru que voyager loin permettait de trouver le bonheur. », déclare l’artiste. De cette auto-suffisance, Dora Dalila Cheffi exprime une simplicité qui se révèle dans ses traits naïfs, irréguliers, imparfaits : sur toile, elle peint des arrêts sur images fantasmés, souvent issus d’intérieurs d’habitats, de cafés ou de restaurants. Mais c’est avant tout une inspiration biographique qui la mène à imaginer ses œuvres. Dora Dalila Cheffi s’est en effet installée à Tunis, ville d’origine de son père, après avoir quitté la Finlande, et a dû aménager son propre foyer à partir d’objets personnels, porteurs de sentiments bien à elle. Elle évoque notamment son mug Moomin, dans lequel elle prend son café tous les matins, qui l’a par exemple mené à développer des scènes de petit-déjeuner dans sa peinture. De la même manière, la jeune artiste admet sa fascination pour la lumière : « Une histoire d’amour avec la lumière, le jaune brillant, le orange et le rose poudré. Cette dernière me fais penser à un câlin lorsque je la vois. […] Dans tout ce que je peins, il est question de couleurs : lorsque je pense à une image que je veux réaliser, les couleurs deviennent saturées dans mon esprit avant de finir sur la toile. » Peinture sentimentale et engageante, l’œuvre de Dora Dalila Cheffi explore des dimensions intimes offertes à l’introspection. //
Dora Dalila Cheffi
www.doradalila.com