Avec “Nowhere”, le plasticien David Renaud explore la question géographique au moyen d’un ensemble de peintures réalisées ces trois dernières décennies. Une traversée qui mène à la déroute.
Formé aux Beaux-arts de Grenoble, David Renaud (né en 1965) a toujours lié sa pratique aux notions de liberté et de sciences. Des sciences concrètes, telles que l’organique, le topographique, voire le cosmique, mais à différentes échelles. Il explore le macro comme le micro, qu’il traduit par des images conceptuelles en trois dimensions ou sur toile. Ce leitmotiv se retrouve dans son exposition “Nowhere”, présentée à la galerie Anne Barault, à Paris. Uniquement dédiée à sa peinture, la série de pièces qui y est montrée brasse le temps de création en prenant comme appui les années 90 et en aboutissant à aujourd’hui.
Pour exemple, Dark Side of Pluto (2020) image une rigueur géométrique aux accents astronomique, en révélant ce que l’on devine être l’éclipse de la planète la plus volumineuse du système solaire. Pourtant, sans se laisser guider par le titre de la peinture sur bois, on en resterait paisiblement à la définition d’une simple abstraction, plongée dans l’obscurité. Or, dans cette exposition de Renaud, il est avant tout question d’échelle ; son diptyque composé de Pacific I et Pacific II cadrent le périmètre de l’océan éponyme dans une abstraction iconographique portée par le tracé des zones économiques exclusives et la compression des fuseaux horaires qui le traversent.
Point d’orgue de ce langage topographique plastique, David Renaud offre un panorama de coordonnées géographiques avec Les Enfers (2017) qui fait écho à une pièce radicale : NOWHERE (2018) où, dans sa forme la plus neutre matérialisée pas une typographie sans fioriture, l’artiste clame les indices pour arriver à destination. •
Exposition “Nowhere” by David Renaud
jusqu’au 20 février at galerie Anne Barrault
51, rue des Archives, 75003 Paris
galerieannebarrault.com