Hannah Sophie Dunkelberg, chevaux sur canapés

Des “Müde Pferde” (“chevaux fatigués”, en français) endormis après une fête ou attendant avec impatience leur prochaine frasque ? Allongées sur des canapés en patchwork et entourées des reliefs réfléchissants emblématiques du travail de l’artiste, les sculptures équestres d’Hannah Sophie Dunkelberg siestent à la galerie Efremidis (Berlin) jusqu’au 15 octobre.  

Pour sa deuxième exposition solo chez Efremidis, l’artiste allemande Hannah Sophie Dunkelberg (née en 1987, Bonn) et diplômée de l’Université des Arts de Berlin (UdK), construit un environnement psychédélique riche en symbolisme. Comme signature de sa pratique mixed-media, Dunkelberg présente cette fois-ci plusieurs pièces faites de différents matériaux et introduit des éléments de mobilier domestique, défiant les attentes des visiteurs et incitant à une exploration ludique, perspicace, de son travail.

Tout en ironisant sur la posture et l’aspect étrange de ses sculptures équestre, l’artiste nous questionne instantanément sur la notion de présentation. Quelle histoire se cache-t-il derrière tout cela et devrions-nous en être conscients ? Si nous approfondissons un peu plus, nous repérons une fleur de lys blanc que l’un des chevaux garde entre ses dents – fleur associée à la pureté, à l’engagement et au rajeunissement de l’âme. Posées à côté des canapés, nous remarquons ensuite des bouteilles simulant une sorte de liqueur allemande avec la figure d’un cheval sur l’étiquette. Ces détails, combinés à la tonalité psychédélique des canapés en patchwork et au clin d’œil rappelant le manège pour enfants, déclenchent l’image mentale d’un possible contexte “afterparty”.

Contrastant par leur caractère plus solennel mais toujours ancrés dans une fantaisie propre à la plasticienne, les reliefs réfléchissants de Dunkelberg enveloppent la pièce et l’égayent de leur teinte rose. En outre, ces pièces se révèlent davantage à l’observateur après un examen plus attentif. Fabriquées en polystyrène et encadrées d’un bois fin, elles agissent comme des miroirs dans lesquels on est absorbé pour découvrir, non pas notre reflet, mais des silhouettes de roses dessinées au moyen de rayures, traces d’un processus mécanique. Les œuvres d’Hannah Sophie Dunkelberg oscillent entre la sculpture, la peinture, le design et l’artisanat : nous menant dans un microcosme rêveur où nous attendent des créatures intrigantes. 


Exposition “Müde Pferde”
Jusqu’au 15 octobre 2022 at Efremidis Gallery
Ernst-Reuter-Platz 2, 10587 Berlin
efremidisgallery.com


Vue de l’exposition “Mûde Pferde”, courtesy of Efremedis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Müdes Pferd, Wicky, 2022, courtesy of Efremedis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Der Mond ist aufgegangen Die goldnen Sternlein prangen Am Himmel hell und klar: Der Wald steht schwarz und schweiget, Und aus den Wiesen steiget Der weiße Nebel wunderbar. (détail), 2022, courtesy of Efremedis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Müdes Pferd, Venny, 2022, courtesy of Efremidis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Müdes Pferd, Widdy, 2022, courtesy of Efremidis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Eclipse, à la silhouette, 2022, courtesy of Efremidis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Chamomile, à la silhouette, 2022, courtesy of Efremidis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, Dunerose, à la silhouette, 2022, courtesy of Efremidis Gallery

Hannah Sophie Dunkelberg, chevaux sur canapés