La foire internationale d’art contemporain de Madrid, ARCO, réunit cette année plus de mille artistes internationaux. Parmi les incontournables, voici une sélection de cinq œuvres qu’il ne fallait pas manquer.
Damaris Pan, After Shave II, 2022
À travers la peinture, Damaris Pan (née en 1983, Espagne) explore le pouvoir libérateur du ridicule. Ainsi, dans ce travail, l’artiste basque donne un visage à une cacahuète au moyen de couches de couleur qui se superposent et délimitent l’espace entre la peau et le fond du tableau, entre ce qui est à l’intérieur et ce qui reste à l’extérieur de l’œuvre. L’artiste semble aborder de manière ironique un débat qui a été fondamental dans l’histoire de l’art, à savoir la frontière entre abstraction et figuration, en montrant la fine ligne qui les sépare.
Sándor Körei, Flowers with vase 12, 2022
Accordant autant d’importance au contenant qu’au contenu, Sándor Körei (né en 1995, Hongrie) dispose des fleurs fraîchement coupées et des vases dans des récipients en verre faits sur mesure. Le jeune artiste hongrois réinterprète le genre de la nature morte, le sortant de sa tradition picturale et le faisant entrer dans la sculpture. En encapsulant les fleurs avant qu’elles ne se fanent, il parvient à mener toute une réflexion sur le passage du temps et la disparition.
Eva Fàbregas, Shedding #47, 2022
Les sculptures d’Eva Fàbregas (née en 1988, Espagne) ont un fort potentiel érotique. Shedding #47 fait partie d’un groupe de pièces représentant à la fois des membres pointus et des membres ronds, aux couleurs vives, qui rappellent aussi bien le sexe humain que les traces d’un animal ou d’un être vivant. L’artiste catalane, exposée lors de la dernière Biennale de Lyon, nous invite à dépasser les oppositions binaires entre fragilité et résistance, sensualité et monstruosité.
Isabel Cordovil, Song of myself, 2023
Isabel Cordovil (née en 1994, Portugal) est une artiste multidisciplinaire qui combine l’influence de son enfance chrétienne avec sa jeunesse queer, dans un œuvre fondamentalement autobiographique. Dans cette photographie présentée à ARCO, l’artiste portugaise interprète poétiquement un nu qui, à première vue, pourrait passer complètement inaperçu. Les fleurs sur le sexe du modèle photographié ainsi que l’acte même de la photographie confèrent une perception de relique à l’ensemble et reflètent un certain hédonisme lié à un soupçon de dévotion religieuse.
Eva Koťátková, Conference of Body Parts, 2016
Dans son travail, Eva Koťátková (née en 1982, Tchéquie) combine différents médiums pour créer de grandes installations ludiques et poétiques qui soulignent l’importance de notre environnement social dans nos vies personnelles. Pour l’occasion, l’artiste tchèque a présenté différents costumes qui constituent des fragments d’un même récit où les corps sont éphémères et transitoires, refusent d’être nommés et expriment librement ce qu’ils ressentent et ce dont ils rêvent. Si ses œuvres se combinent de manière à créer un réseau basé sur le soin, l’inclusion et la compassion, elles invoquent également la captivité du corps au sein de structures normatives.
Arco Madrid 2023
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