Harry Nuriev en full denim chez Carpenters Workshop Gallery

Dans sa nouvelle exposition à la Carpenters Workshop Gallery à Paris, Harry Nuriev revisite le denim en habillant le mobilier et les espaces d’un appartement factice. Le créateur associe ainsi le design et la mode en menant une enquête sur le changement de regard que nous portons sur les objets contemporains du quotidien.

Matière iconique des uniformes de cow-boys et de rebelles, étendard hippie et fétiche de la pop depuis qu’Andy Warhol l’a consacré en 1971 sur la pochette d’album “Sticky Fingers” des Rolling Stones, le denim représente une texture emblématique aux clins d’œil infinis. Pour “Denim”, sa nouvelle exposition à la galerie Carpenters Workshop du Marais, Harry Nuriev (né en 1984, Russie) s’empare de cette couleur en présentant une installation composée de plusieurs éléments interchangeables qui visent à reconstituer un appartement et ses micro-environnements. Les intérieurs du designer russe basé à Paris sont facilement reconnaissables au premier coup d’œil par son utilisation de la couleur, ou plutôt d’une teinte prédominante, qui agit comme fil conducteur dans son travail. Nuriev se définit comme un “monogame” et a l’habitude de se tenir à une seule teinte pendant quelques mois. Pour lui, la couleur prime même sur la forme.

Dans cette logique, Harry Nuriev présente des objets à première vue banals, allant d’une coiffeuse à un équipement de gymnastique en passant par une cabine de DJ, tous ornés d’un denim de la même tonalité. L’un des meubles les plus marquants est un vaste canapé qui s’avère être bien plus sophistiqué qu’il n’y paraît, puisqu’il est disposé de telle sorte qu’il peut être utilisé comme table pour manger ou travailler, ou comme lit pour se reposer. Ce design alternatif est d’ailleurs accompagné de nombreux dispositifs électroniques, soulignés dans des coffrages roses acidulés : des lampes d’appoint, des ports USB et même une station IPad, où une application semble prête à passer des commandes à domicile. L’artiste considère le mobilier comme une extension de nos besoins, ce qui permet à ses créations de répondre aux besoins actuels. Ce même rose “Barbie” va même jusqu’à investir la typographie du jouet en habillant une série de coussins.

Grand admirateur du Bauhaus, du constructivisme russe, du minimalisme et du groupe Memphis, ainsi que des images 3D, des NFT et du métavers, Harry Nuriev mélange le virtuel et le physique, l’expérimental et le pop, le simple et le luxueux, comme personne d’autre. Grâce à sa vision transformiste, le créateur réévalue ce qui existe déjà et le montre sous un nouveau jour. Selon Nuriev, l’architecture d’intérieur réunit le design, l’architecture et l’art, et dans cette équation, il exclut la mode qui est, malgré tout, une véritable extension de notre identité. Ainsi, en utilisant le denim comme toile vierge, le designer crée une série de pièces volontairement hybrides qui nous amènent à nous interroger sur notre propre relation avec le mobilier qui nous entoure.


Exposition “DENIM” by Harry Nuriev
Jusqu’au 13 mai 2023 at Carpenters Workshop Gallery Paris
54, rue de la Verrerie – 75004 Paris
carpentersworkshopgallery.com


Vue d’exposition, “DENIM”, Harry Nuriev, 2023, courtesy of Carpenters Workshop Gallery Paris

Vue d’exposition, “DENIM”, Harry Nuriev, 2023, courtesy of Carpenters Workshop Gallery Paris

Vue d’exposition, “DENIM”, Harry Nuriev, 2023, courtesy of Carpenters Workshop Gallery Paris

Vue d’exposition, “DENIM”, Harry Nuriev, 2023, courtesy of Carpenters Workshop Gallery Paris

Vue d’exposition, “DENIM”, Harry Nuriev, 2023, courtesy of Carpenters Workshop Gallery Paris

Vue d’exposition, “DENIM”, Harry Nuriev, 2023, courtesy of Carpenters Workshop Gallery Paris

Harry Nuriev en full denim chez Carpenters Workshop Gallery