À la galerie Dvir, les assemblages multiculturels de Jonathan Monk

La galerie Dvir présente le dernier projet de Jonathan Monk, “Metallic Sunsets”, une série de montages inspirés d’une œuvre photographique d’Edward Ruscha. L’artiste britannique démontre une fois de plus le pouvoir créatif de l’emprunt, en renversant notre conception de l’originalité dans l’art.

L’art minimal et l’art conceptuel sont les principales sources d’inspiration d’une grande partie du travail de Jonathan Monk (né en 1969, Angleterre) qui, dès le début de sa carrière, s’est intéressé à certains des artistes les plus fondamentaux de ces courants, tels que Dan Flavin, Sol LeWitt et Douglas Huebler. Par des jeux de citations et de reformulations, l’artiste britannique récupère des éléments iconiques de l’histoire de l’art dans une pratique multiforme, qui va de la performance à la sculpture, en passant par l’installation et la photographie. Tout en cherchant à rendre hommage à ces mouvements, il tente de démystifier l’art, combinant des références artistiques à des références plus personnelles, toujours chargées d’humour.

Dans sa nouvelle exposition à la galerie Dvir, Monk s’inspire d’une œuvre d’Edward Ruscha intitulée Every Building on the Sunset Strip (1966), dans laquelle l’artiste américain présente des photographies en noir et blanc qu’il a prises avec un appareil photo motorisé le long du boulevard Sunset Strip à West Hollywood. Jonathan Monk révèle, par l’impression sur des supports en aluminium DiBond, des réinterprétations photographiques de l’œuvre de Ruscha qu’il a réalisées à la fin des années 1990 lors d’un séjour à Los Angeles. Dans chaque panneau, on retrouve différentes étagères métalliques sur lesquelles sont juxtaposés des produits du quotidien tels que des boîtes de céréales, des plantes ou des canettes vides, ainsi que des références aux œuvres d’artistes comme Jeff Koons, Basquiat ou Charles Ray. Les produits de consommation se mêlent ici aux références culturelles, créant une certaine harmonie qui rend difficile la distinction entre les uns et les autres. En marchant sur le tapis rouge qui longe l’installation, on a l’impression de se trouver devant l’une des capsules temporelles d’Andy Warhol, au milieu de souvenirs et de rêves frustrés.

À travers son travail, Jonathan Monk nous montre comment, à partir d’emprunts, de citations et d’allusions, une œuvre singulière peut avoir lieu. “Metallic Sunsets” vise non seulement à exhumer l’art d’une conception élitiste qui différencie “haute” et “basse” cultures, mais aussi à faire face à une vision qui conçoit l’utilisation manifeste d’emprunts comme une dégradation de l’art. Monk parvient à montrer que la singularité ne dépend pas d’une originalité idéale ; il propose ainsi une réécriture ludique et transformatrice de l’histoire de l’art. Par son jeu de références, l’artiste met en lumière la complexité des relations au sein de l’œuvre et sa réception.


Exposition “Metallic Sunsets” by Jonathan Monk
Jusqu’au 23 mars 2023 at Galerie Dvir
13, rue des Arquebusiers – 75003 Paris
dvirgallery.com


Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

Vue d’exposition, “Metallic Sunsets”, Jonathan Monk, 2023, courtesy of Galerie Dvir © Aurélien Mole

À la galerie Dvir, les assemblages multiculturels de Jonathan Monk