Qui est Deborah Fischer, artiste en résidence au Fonds de dotation Weiss ?

Dans le cadre de son troisième cycle de résidences, le Fonds de dotation Weiss expose la jeune artiste française Deborah Fischer. Entre esthétique fragile et pratique curative, son solo show prend soin de réparer une certaine histoire du monde. 

Née en 1992, à Paris, Deborah Fischer s’intéresse à la manipulation de la matière depuis son passage par l’ENSAAMA Olivier de Serres et les Beaux-Arts de Paris. Sa pratique transdisciplinaire, qui s’oriente tant vers la sculpture que l’installation et la performance, trouve un point d’attache dans les rebuts et matériaux « mis à l’écart », que l’artiste qualifie de « presque rien ». Délaissés de leurs fonctions mais dotés d’une charge plastique et émotionnelle certaine, ces éléments se rencontrent entre les mains de l’artiste qui conçoit des alliages, des agglomérats, entre eux.

Dès lors, Deborah Fischer tient le rôle d’une alchimiste ; par ses processus d’assemblage et de composition, elle provoque la conjugaison entre des objets abandonnés dans l’espace urbain pour leur attribuer une nouvelle dimension, un nouveau caractère. « La praxis de Deborah Fischer est virtuose. Les “presque-rien” collectés – ces rebuts qui jonchent les trottoirs, adossés aux façades des immeubles, excrétions de la ville et des âmes – et les transformations qu’ils subissent, radicales et subtiles demeurent, dans ses installations, à la fois réminiscence et possibilité d’ailleurs. », indique Louis Verret, directeur artistique du Fonds de dotation Weiss.

Se performe ainsi, dans la pratique de la jeune Parisienne, une vision ancrée dans les notions de soin et de réparation. Deborah Fischer déploie un geste curatif à travers ses compositions, soulignant la fragilité de la société, voire sa souffrance. En s’appuyant sur des matières solides ou textiles égarées, fêlées, brisées, déchirées, elle panse et régénère tout un système de choses ayant perdu de leur vitalité. Louis Verret poursuit : « Le geste, toujours délicat et chargé de sens, performatif et silencieux, sera le pivot de la résidence de Deborah, avec une réflexion sur la “réparation” : quand, comment et pour combien de temps le geste-réparateur doit-il avoir lieu ? Le pourquoi-réparer, quant à lui absent comme un absolu non-sens. Politique du geste, empathie inconditionnelle, symbolique de la blessure et du deuil, références à l’histoire de l’humanité et des civilisations, seront comme autant d’éléments à considérer pour une résidence qui n’aura jamais semblé aussi actuelle et nécessaire ».

Engagé dans l’exploration des pratiques créatives prospectives, le Fonds de dotation Weiss a pour ambition de faire rayonner l’univers d’artistes prometteurs, contribuant ainsi à perpétuer un patrimoine esthétique contemporain commun. Sans nul doute, Deborah Fischer contribue à cette dynamique, notamment par son exposition « Car si tout se transmet, rien ne meurt », visible jusqu’au 7 décembre prochain. 


Exposition “Car si tout se transmet, rien ne meurt” by Deborah Fischer
Jusqu’au 7 décembre 2023 at Fonds de dotation Weiss
28, rue Paul Valéry – 75116 Paris
fondsdotationweiss.com


Résidence de Deborah Fischer au Fonds de dotation Weiss, 2023 © Fonds de dotation Weiss. Photo : Louis Souêtre.

Résidence de Deborah Fischer au Fonds de dotation Weiss, 2023 © Fonds de dotation Weiss. Photo : Louis Souêtre.

Résidence de Deborah Fischer au Fonds de dotation Weiss, 2023 © Fonds de dotation Weiss. Photo : Louis Souêtre.

Résidence de Deborah Fischer au Fonds de dotation Weiss, 2023 © Fonds de dotation Weiss. Photo : Louis Souêtre.

Résidence de Deborah Fischer au Fonds de dotation Weiss, 2023 © Fonds de dotation Weiss. Photo : Louis Souêtre.

Résidence de Deborah Fischer au Fonds de dotation Weiss, 2023 © Fonds de dotation Weiss. Photo : Louis Souêtre.

Qui est Deborah Fischer, artiste en résidence au Fonds de dotation Weiss ?