Pendant Art Basel Paris, 15 artistes à retenir absolument

Art Basel Paris, Paris Internationale, The Salon… Les rendez-vous de la semaine de l’art à Paris placent la création contemporaine au premier plan. Entre expositions satellites et découvertes in situ, sélection des talents à découvrir absolument. 

“Émergence” à Art Basel Paris

Avec seize galeries — dont la plupart exposent pour la première fois à Art Basel Paris — réunies sur les balcons entourant la nef centrale du Grand Palais, le secteur “Émergence” met à l’honneur des présentations personnelles de jeunes artistes. Parmi ces derniers, se remarquent des installations plurimédia à l’image de celle du Zimbabwéen Shaun Motsi qui s’intéresse à la construction de l’identité noire en utilisant le divertissement éducatif comme allégorie (galerie Christian Andersen, Copenhague), ou celle de la Française Lou Fauroux qui explore une vision dystopique où Internet a disparu, au moyen de sculptures murales et d’un carrousel d’écrans (galerie Exo Exo, Paris). Art Basel Paris — Grand Palais, 75008 Paris — artbasel.com.

Lou Fauroux, Forever is not so long, 2024. Courtesy de l’artiste & d’Exo Exo, Paris.

“Orbis Tertius”

Première exposition en France du programme de résidences artistiques d’AIUla — ville-oasis en Arabie Saoudite réputée pour ses vestiges archéologiques des civilisations préislamiques autant que pour son innovation urbaine —, “Orbis Tertius” réunit une vingtaine d’artistes ayant travaillé sur le site. Explorateur de domaines aussi variés que la géologie, l’astronomie, l’architecture ou encore l’occultisme, le groupe se rejoint dans une mise en récits du monde et la perméabilité entre fiction et réalité. C’est sous l’égide de ces thèmes que l’exposition parisienne, sous le commissariat d’Arnaud Morand, rassemble les œuvres créées en résidences : parmi elles, les paysages réformés de Grégory Chatonsky (né en 1971) et parasités de Louis-Cyprien Rials (né en 1981), les installations de Sabine Mirlesse (née en 1986) et d’Hugo Servanin (né en 1994) ou encore les photographies de M’hammed Kilito (né en 1981) ricochent avec les écrits de l’auteur argentin Jorge Luis Borges, desquels s’inspire le leitmotiv d’“Orbis Tertius”. “Orbis Tertius” — 5, rue Saint-Merri 75004 Paris — afalula.com.

Gregory Chatonsky, The Dream of Stones, 2024. Courtesy de l’artiste et d’AlUla.

Ali Cherri au musée Delacroix

Temps fort du programme public d’Art Basel Paris, l’installation accueillie par le Musée national Eugène-Delacroix met à l’honneur l’artiste libanais Ali Cherri (né en 1976) qui livre deux cabinets de curiosité dialoguant avec les œuvres du peintre romantique. Intitulée “Le Triomphe des boîteux”, cette invitation rassemble “des fragments et des artefacts formant des créatures hybrides, telles les reliques des différentes collections”. Ali Cherri propose ainsi une réflexion sur les politiques de visibilité dans les musées, ainsi que leur influence sur la mémoire collective et le discours historique. En écho aux peintures de Delacroix, l’intérêt de l’artiste pour le corps et l’histoire, ainsi que les récits muséologiques, se formule dans cette double vitrine qui convoque l’objet sous un angle mystérieux. Musée national Eugène-Delacroix — 6 rue de Furstemberg 75006 Paris — musee-delacroix.fr.

Ali Cherri, détail de l’installation Le Triomphe des boîteux, 2024. Courtesy de l’artiste et d’Almine Rech.

The Salon by NADA & The Community

Nouveau rendez-vous d’art contemporain à l’initiative de la NADA (New Art Dealers Alliance) et du collectif The Community, The Salon associe galeries et organisations à but non lucratif pour quatre jours de programmation navigant entre art, musique, mode et édition. Dans la continuité du Salon de Normandy by The Community, qui s’est tenu en 2019 et 2020, The Salon poursuit sa vision avant-gardiste en proposant aussi des événements et performances, telles que à double trenchant, récit conté par la Néerlandaise Elif Satanaya Özbay (née en 1989) qui appelle à de nouvelles mythologies. The Salon — 30 bis, rue de Paradis 75010 Paris — thesalon.paris.

Elif Satanaya Özbay. Courtesy de l’artiste et de The Salon.

Paris Internationale

Dixième édition pour la foire satellite d’Art Basel Paris : Paris Internationale, créée par et pour les galeries dans un esprit alternatif et d’indépendance, réunit cette année 75 exposants originaires de 19 pays. Véritable plateforme multi-générationnelle mettant en lumière la vitalité d’une scène cosmopolite, on y retrouve notamment une sculpture de Rebecca Ackroyd (née en 1987) montrée par Peres Projects : un jeu de jambes en résine soutenues par des piètements de chaises métalliques, dont une version antérieure a récemment été exposée au Kestner Gesellschaft (Hanovre) en 2023-2024 à l’occasion de la première monographie institutionnelle de l’artiste. Paris Internationale — 17, rue du Faubourg Poissonnière 75009 Paris — parisinternationale.com.

Rebecca Ackroyd, Hiccup, 2024, résine époxy, barres, pieds de chaises métalliques, 130 x 185 x 100 cm et 147 x 120 x 48 cm. Courtesy de l’artiste et de Peres Projects.

“Tales & Tellers” au Palais d’Iéna

Conçue par l’artiste polonaise Goshka Macuga (née en 1967) et curaté par Elvira Dyangani Ose, directrice du MACBA, l’exposition “Tales & Tellers” orchestre une trentaine de courts-métrages réalisés par des femmes cinéastes dans le cadre du projet cinématographique de Miu Miu créé en 2011, “Women’s Tales”. De Mati Diop à Miranda July en passant par Agnès Varda, les films se projettent comme autant d’histoires individuelles et s’articulent ici en dialogue avec des œuvres d’artistes comme Sophia Al-Maria et Jeong Geumhyung, qui ont déjà collaboré à l’occasion des défilés de la marque. Une expérience multidisciplinaire à découvrir dans le cadre du programme public d’Art Basel Paris. Palais d’Iéna — 9, place d’Iéna 75016 Paris — artbasel.com.

“Tales & Tellers”. Courtesy des artistes et de Miu Miu.

Pendant Art Basel Paris, 15 artistes à retenir absolument