Art Antwerp : 7 artistes à retenir absolument

70 galeries, 11 pays : Art Antwerp s’installe, pour sa quatrième édition, jusqu’au 15 décembre au cœur de la ville belge. En mettant l’accent sur la jeune création, la foire dresse le panorama d’un art contemporain qui ne cesse de faire émerger de nouvelles visions et sensibilités.

La présence des galeries réunies au sein d’Art Antwerp ne résulte pas d’un appel à candidatures mais d’une invitation formulée par son propre comité. Là réside sans doute la singularité de la foire, petite sœur d’Art Brussels, qui propose cette année une édition notamment curatée à travers des solo et des duo shows. Nehle Verhaeren, directrice d’Art Antwerp, souligne cette initiative : “Les galeries exposantes ont carte blanche au sein de la foire. Elles peuvent prendre ce risque de ne présenter qu’un ou deux artistes mais cela permet de séduire des collectionneurs toujours intéressés par la découverte de nouveaux artistes”. Avec la moitié de galeries établies en Belgique, Art Antwerp met l’accent sur une scène locale mais toujours ouverte vers l’international. Permettant ainsi à la foire de s’inscrire comme un temps fort de l’actualité artistique en cette fin d’année. 

Tommy Smits

En réinterprétant la technique du terrazzo par l’incrustation d’images glanées et de petits objets trouvés, Tommy Smits (né en 1991) est un “sculpteur photographique”. Prises dans le ciment, ces vignettes composent des sortes de narrations dessinées, tout en rappelant les codes de l’archéologie ; l’artiste orchestre dans ces tableaux minéraux ses propres fossiles, appartenant à un passé récent ou à l’époque contemporaine.

Tommy Smits, Green tooth, 2023, ammonite, photographies trouvées, marbre, ciment, pigment, 50 × 25 × 10 cm. Courtesy de l’artiste et de Copperfield (Londres).

Deividas Vytautas

Entre culture pop, désir, violence et sexualité, la pratique de Deividas Vytautas (né en 1996) est imprégnée des tensions en Europe de l’Est dont l’artiste traduit les notions de domination et de soumission par une imagerie d’apparence innocente. sub (2023), agneau blanc accroupi souriant au regardeur, fait ainsi référence à la dualité qui réside dans sa symbolique traditionnelle : souffrance et triomphe.

Deividas Vytautas, sub, 2023, tirage pigmentaire sur Hahnemühle, 100 × 60 cm. Courtesy de l’artiste et de la galerie Meno Nisa (Vilnius).

Alex Farrar

Exposé par Season 4 Episode 6 — galerie récompensée du prix du meilleur stand d’Art Antwerp —, le Néerlandais Alex Farrar (né en 1986) présente, aux côtés de l’artiste Benjamin Francis, un mobilier qui s’envisage comme un état psychologique complexe. Ici, sofas et fauteuils ne sont visibles que de moitié, en lévitation, et encastrés dans le mur. Une démarche qui explore la sémantique de l’exposition en tant qu’espace partagé entre fantasme et réalité.

Alex Farrar, Psychosocial Seating (III), 2016, moitié droite d’un sofa Chesterfield rouge, acier, 93 × 90 × 80 cm. Courtesy de l’artiste et de Season 4 Episode 6 (Londres).

Aiste Stancikaite

Artiste lituanienne basée à Berlin, Aistė Stancikaitė (née en 1988) use majoritairement de sa mine rose pour brosser des portraits aux détails minutieux. Sur papier, les figures se répètent et se décomposent, comme autant de facettes qui déterminent l’identité. Une vision primastique de la définition de soi, et par extension du genre, ses visages étant souvent marqués par une certaine androgynie.

Aistė Stancikaitė, Onwards, 2022, crayon de couleur sur papier, 48 × 41,5 cm. Courtesy de l’artiste et de GNYP Gallery (Anvers).

Oscar Abraham Pabon

Originaire du Vénézuela, aujourd’hui établi à Barcelone, Oscar Abraham Pabón (né en 1984) mène une réflexion autour de l’architecture et de la sculpture, à travers des formes combinatoires et réarrangées. Alors que sa galerie Martin van Zomeren lui consacre une exposition personnelle au sein de son espace à Amsterdam, celle-ci présente pour Art Antwerp l’iconique chaise du designer Arne Jacobsen, remastérisée, prenant la forme d’un nouvel objet sacré

Oscar Abraham Pabón, Jacobsen Dillema Il, 2024, chaise, dimensions variables. Courtesy de l’artiste et de Martin van Zomeren (Amsterdam).

Dittmar Viane

Par une approche picturale réaliste, la jeune artiste belge Dittmar Viane (née en 1998) met en lumière l’héritage pictural flamand en portraitisant figures animales et objets médiévaux. Chargée d’une forme de poésie, l’étrangeté de ses compositions sur panneaux éclaire un nouveau pan de la peinture figurative où les détails contribuent à la noblesse de ses images

Dittmar Viane, Still life with Flail, 2024, huile sur panneau, 55 x 50 cm. Courtesy de l’artiste et de PLUS-ONE Gallery (Anvers).

Bruno V. Roels

À la recherche du paradis ? C’est la question que pose Bruno V. Roels (né en 1976) à travers son solo show présenté sur le stand de la galerie Fifty One. Céramiques, photographies et installations y multiplient les cartes postales paradisiaques en prenant appui sur le motif du palmier, symbole d’évasion, tout en interrogeant le rôle de l’image dans l’imaginaire collectif

Bruno V. Roels, Looking for Paradise (détail), 2024, installation en papier, 200 × 350 cm. Courtesy de l’artiste et de Gallery Fifty One (Anvers).


Art Antwerp 2024
Du 12 au 15 décembre 2024 at Antwerp Expo
Jan van Rijswijcklaan 191 – 2020 Anvers (Belgique)
art-antwerp.com


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