Chaussures, sacs, vêtements : cette année, la mode a prouvé son efficacité visuelle, tant par ses références artistiques que par une hybridation des styles et des inspirations. Sélection de dix pièces qu’il ne fallait pas manquer.
La mule Trompe-l’œil de Schiaparelli
Révélée sur le podium de son défilé printemps-été 2025, la mule Trompe-l’œil de Schiaparelli se dote d’orteils factices, déclinés en dorés sur d’autres modèles. Imprégnée d’une identité surréaliste, renforcée par une surface tie and dye qui scinde la chaussure en deux, elle n’est pas sans évoquer Le Modèle rouge (1935) de Magritte qui misait sur d’étranges associations pour façonner ses images.
La chemise warholienne d’Études Studio
En ravivant l’imagerie d’Andy Warhol avec la collection “N°25 Never Before Seen”, Études Studio fait du vêtement un support de monstration immédiat de ses œuvres. Ponctuée de ses iconiques polaroids, la chemise rayée expose ainsi, en deux colonnes comme mises en pages, une sélection d’objets et de figures photographiés par le maître pop.
Le sac d’asperges de Loewe
Une botte d’asperges en guise de sac : c’est l’accessoire signature que Loewe présentait en mars dernier en révélant sa collection automne-hiver 2024, orientée vers un paradis champêtre. Pour cet accessoire entièrement recouvert de perles caviar, la marque s’est inspirée d’une porcelaine créée au 18e siècle par la réputée manufacture de Chelsea (Angleterre), célébrant ainsi une histoire artisanale.
Le t-shirt tatoué Tie-Dye de Tal Maslavi
À l’occasion du Festival international de mode, de photographie et d’accessoires à la villa Noailles (Hyères), le créateur du Cake Bag révélait une nouvelle pièce inédite : un t-shirt éphémère, où le textile laisse sa place à un tatouage aux motifs tie and dye. Pied-de-nez à une mode jetable et obsolète, Tal Maslavi poursuit ici son exploration d’un vestiaire buissonnier et innovant.
Les bottes lasso de Lourdes
Pièces phares de l’automne-hiver 2024 teintées d’une version désenchantée de l’American dream, les bottes du label new-yorkais Lourdes Studio reprennent les codes visuels d’un western complètement désarticulé. Laissant penser à un sac par la présence d’une double anse, ces chaussures qui s’habillent d’une peau de daim rendent compte de l’ADN de la collection intitulée “United States of Whatever”.
Le bonnet Re-Nylon de Prada
Pour son défilé masculin automne-hiver 2024-2025, Prada mixait audacieusement les esthétiques du swimwear et de l’officewear en multipliant les accessoires tout droit sortis d’une piscine. Entre les paires de lunettes de plongée et les sandales Méduse, le bonnet en maille Re-Nylon prouve son style radical et iconoclaste avec ses couleurs fluo, tranchantes.
La ceinture Rod d’Achilles Ion Gabriel
Pièce signature de sa marque éponyme, la ceinture Rod d’Achilles Ion Gabriel fait appel à un design versatile qui s’exprime dans un style sombre et ironique à la fois. Le directeur créatif de Camper ravive ici des accents punk avec des crans métalliques répartis le long d’un cuir qui s’achève avec une extrémité phallique. Un accessoire gender neutral qui tient aussi rôle d’anse pour ses sacs Hung.
Les boots Shopping Bag d’Abra
Lors de la dernière fashion week parisienne, le label Abra introduisait sa collection printemps-été 2025, manipulant une iconographie puisée dans les années 1980 et les souvenirs de jeunesse de son créateur, Abraham Ortuño Perez. Parmi les pièces présentées, des paires de boots empruntant directement aux images publicitaires et aux sacs de courses de l’époque : kitsch et sculpturales, ces boots Shopping Bag formalisent une parenté directe avec un langage ultra pop qui flirte avec le ready-made.
Les lunettes de soleil Pearl Tears de KIMHEKIM
Des larmes perlantes : telle est la poésie stylistique signée du label coréen Kimhēkim qui a imaginé une collection de lunettes de soleil sur lesquelles pendent des perles nacrées. Déclinés en formats cat-eye, nœud papillon ou encore rectangulaires, ces accessoires reconsidèrent le rôle hybride d’un objet initialement monofonctionnel, en mettant en lumière son aspect ornemental et en s’affirmant comme un bijou à part entière.
La chemise Notebook de Bottega Veneta
Aperçue en début d’année à la fashion week de Milan, la chemise Notebook de Bottega Veneta réinterprète les pages de cahier pour les appliquer comme trame textile. Un graphisme qui se lit comme une nouvelle version de la rayure puisqu’il évoque l’objet du quotidien, autorisant son porteur à imaginer ce qu’il souhaite écrire comme histoire.