5 temps forts qui ont marqué Frieze London

De l’art contemporain africain mis à l’honneur à la présentation de nouvelles œuvres in situ, Londres s’active à travers une art week riche en découvertes, gravitant autour de Frieze. 

La fresque murale d’Esther Mahlangu à la Serpentine

Pionnière de l’art contemporain panafricain, Esther Mahlangu (née en 1935, Afrique du Sud) investit l’extérieur de la Serpentine Gallery, à Hyde Park, pour déployer une œuvre inédite. Intitulée “Umuntu ngumuntu ngabantu” (“Je suis parce que tu es”), la fresque murale poursuit le codage visuel que l’artiste mène à travers sa peinture depuis plus de huit décennies. Employant les techniques traditionnelles Ndébélé dont l’usage est de couvrir les maisons de motifs abstraits et colorés, Esther Mahlangu utilise des pigments naturels mélangés à des argiles et des terres pour créer sa matière picturale et habiller les supports qu’elle choisit. “Les couleurs peuvent parfois se quereller, mais il est important qu’elles s’harmonisent. Cette harmonie s’apparente à une musique visuelle, où chaque couleur doit compléter les autres pour créer une belle composition”, répond l’artiste à Thomas Girst, Azu Nwagbogu et Hans Ulrich Obrist dans son nouvel ouvrage To Paint is in my Heart (Thames & Hudson). Première femme artiste à avoir créé une BMW Art Car en 1991, Esther Mahlangu est indéniablement une icône de l’art contemporain africain qui aura permis, avant le récent intérêt porté vers la scène créative du continent, de lire l’abstraction d’une autre manière. Serpentine North Garden — Hyde Park, Londres W2 2UH — serpentinegalleries.org.

Esther Mahlangu, Umuntu ngumuntu ngabantu, 2024, Serpentine North Garden, Londres. Courtesy de la Serpentine et de The Melrose Gallery. Photo : George Darrell.

La collection de Russell Tovey au BMW Lounge de Frieze London

Le projet d’Esther Mahlangu résonne directement au sein de Frieze London : dans le BMW Lounge de la foire, l’acteur et collectionneur britannique Russell Tovey présente un échantillon de ses œuvres d’art contemporain, dont l’esthétique entre en dialogue avec deux œuvres de l’artiste sud-africaine. Parmi les pièces exposées, des peintures de Nancy Brooks Brody, d’Etel Adnan, ou encore une sculpture murale de Tony Lewis. Un regard porté vers l’abstraction qui, à l’image des œuvres de Mahlangu, est propice aux projections personnelles. “J’ai toujours apprécié l’abstraction, les couleurs saturées et vibrantes. Ce que j’aime dans le travail d’Esther Mahlangu, ce sont ces marques noires qui évoquent des histoires séparées, comme dans les cartoons ou les bandes dessinées.”, indique Russell Tovey. Collectionneur invétéré, il poursuit : “Collectionner, c’est choisir une œuvre à un moment T, comme on choisit un livre. C’est entamer une histoire avec elle. On ne sait pas si plusieurs années après, on l’aimera autant, à l’image des relations humaines.” Frieze London — Regent’s Park, Londres NW1 4HG — frieze.com.

Russell Tovey, septembre 2024. Courtesy de Rusell Tovey.

L’art contemporain africain à la foire 1-54

Un continent, cinquante-quatre pays : fondée en 2013 par Touria El Glaoui, 1-54 est la foire internationale dédiée à l’art contemporain africain et sa diaspora. Prenant place au sein de la Somerset House, cette édition accorde une visibilité majeure aux galeries et aux artistes qui multiplient les médiums pour engager un nouveau regard sur le monde. Parmi les talents repérés cette année, le photographe originaire du Ghana Prince Gyasi (né en 1995), le sculpteur Caio Marcolini (né en 1985) et ses sculptures filaires ou encore la photo-performeuse Ana Beatriz Almeida (née en 1987) et ses images recomposées, témoignent de la vitalité d’une scène qui ne cesse d’interroger les perspectives. 1-54 — Somerset House, Londres WC2R 1LA — 1-54.com.

Prince Gyasi, Boxing (Large), 2024. Courtesy de l’artiste et de Maat Gallery.

L’exposition de Tracey Emin à la galerie White Cube

Nouvelle exposition personnelle de Tracey Emin, « I followed you to the end » marque la révélation d’un nouvel ensemble de peintures et de sculptures au White Cube Bermondsey, qui traversent autant l’amour que la perte, et la mortalité que la renaissance. Imprégnées du champ lexical de l’intimité, les œuvres ricochent avec le vocabulaire pictural expressif de l’artiste britannique : autour d’une sculpture anthropomorphique démesurée, pièce maîtresse de l’exposition, gravitent des toiles expressionnistes où se reconnaissent des figures domestiques et des signes urbains tourmentés sous l’acrylique. Entre émotions et pulsions, « I followed you to the end » s’offre au regardeur comme un voyage psychique qui se matérialise par le geste de l’artiste. White Cube Gallery — 144-152 Bermondsey Street, Londres SE1 3TQ — whitecube.com.

Vue de l’exposition “I followed you to the end” de Tracey Emin, White Cube Gallery, Londres, 2024. Courtesy de l’artiste et de la galerie.

Le concert d’Arlo Parks pour Frieze Music chez Koko

Pause musicale de cette art week londonienne, Frieze Music en collaboration avec BMW invite Arlo Parks, lauréate du Mercury Prize et du Brit Award, dans l’iconique salle de concert de Camden, Koko. Autrice, compositrice, interprète, Arlo Parks réveille ainsi Londres au rythme de sa néo-soul qui explore l’instrumental lo-fi, après une première partie animée par les sons électro de la DJ Keyrah. Koko — 1A Camden High St, London NW1 7 — koko.co.uk.

Arlo Parks, septembre 2024, performer pour Frieze Music. Photo : Alexandra Waespi.


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