Alison Flora, peintre au sang chez DS Galerie

Pour “Solve & Coagula”, sa première exposition personnelle chez DS Galerie, Alison Flora ouvre grand les portes de l’inconscient avec ses œuvres mêlant mythologies, symboles ésotériques et visions fantastiques. 

Ciels cramoisis, ombres grenat, reflets cinabre : Alison Flora (née en 1992) peint avec son propre sang. Ce n’est pas rien. Utilisant ce médium depuis 2019, elle a fait de ce geste profondément intime sa signature artistique. Pour sa première exposition personnelle chez DS Galerie, elle dévoile un ensemble de douze œuvres, sur papier et sur toile, où le rouge, donc, domine. Puisant aux sources de l’heroic fantasy, de la musique black metal, des bestiaires médiévaux, des sciences occultes ou encore de la poésie gothique, la jeune artiste dessine les monstres et les affres d’une génération tourmentée, la sienne. Parmi les scènes et les figures qui peuplent ses visions, on découvre des dieux et des déesses surgis d’un autre temps, des gouffres et des cachots, ou bien encore cette étrange femme-architecture, dont les cheveux entremêlés forment colonnes et arches. On entre dans ces lieux comme dans un rêve ou un cauchemar, d’un pas toujours hésitant et tenté à la fois. Pour compléter l’expérience purement visuelle, un casque laissé à disposition du visiteur diffuse l’œuvre sonore Solve, composée spécifiquement par l’artiste Sopoorific — son alter ego. Musique rituelle et méditative, à la basse lancinante et hypnotique, elle est ponctuée de dongs et de vibratos électroniques. En écoutant, il nous semble percevoir le battement du monde. L’inquiétude gagne et rebondit en mille échos.

L’esthétique du mystère traverse tant le travail d’Alison Flora que les images qu’elle nous délivre paraissent celles d’un tarot : hermétiques, elles appellent l’interprétation de qui les interroge. Œuvres à mystère pour expérience magique. Le titre de l’exposition, “Solve & Coagula”, ne sonne-t-il d’ailleurs pas comme une incantation ? « Dissoudre et coaguler » : deux états de ce fluide vital dont elle se sert pour donner corps à ses visions, mais aussi deux étapes nécessaires au surgissement de toute œuvre. On pourrait décliner : défaire et recomposer, séparer et réunir. Il faut qu’une chose se perde pour pouvoir créer de nouveau. Alison Flora se révèle ainsi en alchimiste d’un genre nouveau, fusionnant les fluides de son propre corps aux infinis possibles de l’imagination, pour donner naissance à un art aussi étonnant qu’irrésistible.


Exposition “Solve & Coagula” by Alison Flora
Jusqu’au 18 janvier 2025  at DS Galerie
15, rue Béranger – 75003 Paris
dsgalerie.com


Vue de l’exposition “Solve & Coagula” d’Alison Flora, DS Galerie, Paris, 2024. Courtesy de l’artiste et de la galerie. Photo : Romain Darnaud.

Alison Flora, Sanctuaire étoilé, 2024. Courtesy de l’artiste et de DS Galerie (Paris). Photo : Romain Darnaud.

Vue de l’exposition “Solve & Coagula” d’Alison Flora, DS Galerie, Paris, 2024. Courtesy de l’artiste et de la galerie. Photo : Romain Darnaud.

Alison Flora, Amour du Rixe, 2024. Courtesy de l’artiste et de DS Galerie (Paris). Photo : Romain Darnaud.

Vue de l’exposition “Solve & Coagula” d’Alison Flora, DS Galerie, Paris, 2024. Courtesy de l’artiste et de la galerie. Photo : Romain Darnaud.

Alison Flora, Feu liquide, 2024. Courtesy de l’artiste et de DS Galerie (Paris). Photo : Romain Darnaud.

Alison Flora, peintre au sang chez DS Galerie