Par Sébastien Maschino
FOIRE // Qu’il se manifeste par la photographie ou la peinture, le portrait des années post-2000 révèle une plasticité qui oscille entre flou identitaire et netteté physiologique. Dans cette veine, du 30 mars au 2 avril, Art Paris Art Fair invite une sélection de galeries internationales à exposer leurs artistes. Parmi eux, huit contemporains à suivre.
IVAN FRANCO FRAGA, Espagne
L’hyperréalisme d’Ivan Franco Fraga surgit comme une photographie. Sur toile, il impose son académisme qui scelle la représentation humaine dans un circuit émotionnel parvenant jusqu’à l’œil du regardeur. Ternis par la couleur, corps et visages semblent s’orienter vers une philosophie existentialiste.
VALERIO ADAMI, Italie
Artiste majeur de la Figuration narrative, Valerio Adami définit ses portraits par des aplats colorés dont les contours sont cernés par une ligne noire. Entre bande dessinée et vitrail d’église, sa technique proche du dessin reprend les codes esthétiques d’une expression populaire, souvent référencée par des énigmes philosophiques, littéraires ou théâtrales.
HICHAM BENOHOUD, Maroc
Lié à une exploration de l’identité, le travail d’Hicham Benohoud interroge le corps. Social ou culturel, ce dernier s’illustre chez l’artiste à travers une pensée ethnographique, à l’heure où la question de l’être et du paraître émerge au Maroc. Par la photographie, il n’hésite pas à dérober le visage de ses sujets pour imposer aux yeux du spectateur une frontalité officialisant la réflexion.
GÉRARD SCHLOSSER, France
Peintre français établi à Lille, le peintre figuratif Gérard Schlosser explore une iconographie de la narration. Traductions picturales de clichés personnels, ses toiles s’emparent de saynètes intimes pour réfuter un monde sensuel, le plus souvent féminin.
IZUMI MIYAZAKI, Japon
S’appropriant le selfie comme moyen de présentation, la jeune photographe japonaise Izumi Miyazaki contourne les facettes traditionnelles de l’autoportrait par une imagerie surréaliste. Son esthétique pop et déjantée l’inscrit parmi les artistes contemporains qui usent du médium 2.0 pour façonner l’absurde.
JOSE PEDRO CORTES, Portugal
Passé par le Kent Institute of Art and Design, Jose Pedro Cortes a sans nul doute développé un sens aiguisé de la composition et de la structure de l’image. Avec ses photographies qui flirtent avec le reportage social, l’artiste propose des angles dont la perception valorise le sujet sans pour autant l’exhiber. Sa série Moi, un blanc (2011) fait écho au film Moi, un noir (1958) de l’anthropologue Jean Rouch, fondateur du cinéma-vérité.
JÉRÔME TISNÉ, France
Jérôme Tisné justifie ses Nus (2010) ainsi : « Aborder cette série comme j’aurais fait de la peinture mais avec mes outils à moi qui sont la chambre photographique et la lumière ». Couleur, lumière, cadrage : ce sont les contraintes du studio photo qui lui permettent d’éclairer une approche sensible du corps.
WOLFGANG TILLMANS, Angleterre / Allemagne
Alors que son exposition fait vibrer la Tate Modern depuis mi-février, Wolfgang Tillmans s’impose comme l’un des contemporains les plus immersifs du moment. On s’invite avec lui dans les intérieurs, les chambres et les villes, où une jeunesse underground réside sans artifices de pose. Un photographe qui sublime la vérité photographique. //
Art Paris Art Fair 2017
Du 30 mars au 2 avril 2017 at Grand Palais
Avenue du Général Eisenhower 75008 Paris
www.artparis.com